De violentes manifestations ont encore endeuillé le Venezuela
Des violences que la procureure générale Luisa Ortega Diaz a condamnées, « d’où qu’elles viennent », a-t-elle tenu à préciser lors d’une conférence de presse mercredi, rapporte La Prensa de Lara. Ce n’est pas le moment d’instrumentaliser la mort de quiconque ni les agressions pour des raisons politiques, a-t-elle insisté.
Elle a cité le jeune Juan Pablo Pernalete, mort après un coup porté au thorax, à cause d’une bombe lacrymogène en métal. Le vice-président de l’Assemblée nationale et porte-parole de l’opposition, Freddy Guevara s’est félicité des propos de Luisa Ortega, une voix discordante du chavisme, indique La Prensa de Lara.
De son côté, le vice-président Diosdado Cabello a déclaré dans son émission hebdomadaire que « le Peuple ne peut pas se battre contre le Peuple », cité dans Ultimas Noticias. « On doit répondre par la justice à la violence et au terrorisme ordonné par l’opposition, remplie de haine envers notre peuple ».
L’opposition ne compte pas baisser les bras, elle appelle à poursuivre la mobilisation dans la rue contre le président Nicolas Maduro, indique El Nacional : ce jeudi dans les quartiers où selon elle la censure et l’absence d’internet empêchent l’information de circuler, vendredi auprès des quartiers militaires, et samedi pour défendre la liberté d’expression, à l’occasion des 10 ans de la fermeture de la radio-télévision de Caracas.
Au Brésil, le président Michel Temer a déployé l’armée à Brasilia, pour reprendre le contrôle de la capitale alors que des manifestations se multiplient
Ce sont des scènes de guerre qui se sont déroulées sur l’esplanade des ministères à Brasilia, titre Correio Braziliense. Entre Black Blocks d’un côté et l’armée de l’autre, un bâtiment du ministère de l’Agriculture incendié, des scènes de pillages, des images de répression policière et de l’armée, les photos de scènes d’une grande violence s’étalent dans tous les journaux brésiliens.
Michel Temer a autorisé par décret le gouvernement à utiliser les forces armées lors des manifestations à Brasilia jusqu’au 31 mai. Mais les manifestations qui ont réuni quelque 35 000 personnes dans les rues de la capitale ont été violemment réprimées par la police militaire, faisant des dizaines de blessés, indique Carta Capital.
Pour le président du PT, le Parti des travailleurs, Rui Falcaõ, cette décision de recourir aux forces armées est totalement démesurée, et renvoie le pays aux sombres années de la dictature, c’est ce qu’il a confié à Folha de Sao Paolo.
Une enquête fédérale de la police militaire a été ouverte alors que deux militaires ont été vus en train de tirer sur des manifestants, dans une vidéo que s’est procurée O Globo.
Aux Etats-Unis, le nouveau projet de réforme de l’Obamacare pourrait priver de couverture maladie 23 millions de personnes dans 10 ans
C’est ce qu’estime un rapport publié par le bureau du budget du Congrès, indique le New York Times. Un schéma reproduit par le journal ainsi que par leWashington Post montre que si cette réforme était adoptée, le nombre de personnes sans couverture maladie atteindrait 51 millions en 2026, alors qu’il resterait autour de 28 millions si Obamacare était maintenue. « Si vous n’êtes pas millionnaire, le Trumpcare est un cauchemar » estime le sénateur démocrate Chuck Schumer. Car les malades chroniques et ceux qui sont proches de la retraite « paieront plus que les jeunes et bien portants », relève le New York Times. Mais pour les leaders républicains, ce qui compte, c’est que cette réforme permettra de réduire le déficit public américain, une réduction d’environ 119 milliards de dollars d’ici 10 ans selon le rapport.
En Colombie, un tribunal ouvre la voie à la révision de l’interdiction de l’épandage de glyphosate pour éradiquer les plantations de coca
En mai 2015, la Colombie avait interdit l’épandage de glyphosate, un puissant désherbant. Cette fois, la cour constitutionnelle pourrait autoriser son utilisation, nous apprendEl Tiempo, à certaines conditions, notamment après consultation pour déterminer l’impact sanitaire, social et environnemental sur les communautés afro-colombiennes du Chocó qui avaient exigé sa suspension. Cette décision intervient alors que les Etats-Unis souhaitent réduire les aides internationales, et se plaint de l’augmentation vertigineuse des surfaces de coca dans le pays.
Toujours en Colombie, les grèves continuent de paralyser Buenaventura et son port sur le Pacifique
Les manifestants ont bloqué les voies qui mènent au port de Buenaventura, la vitrine de la Colombie sur le Pacifique où se concentre la grande majorité des investissements, rappelle El Espectador. Les habitants pour la plupart afro-colombiens dont 70% sont au chômage, exigent un plan d’urgence économique pour la ville, après de multiples promesses non tenues. Après les violentes manifestations réprimées par les forces de l’ordre, les négociations ont commencé avec le gouvernement, indique El País, et doit revenir ce vendredi avec des propositions concrètes.
« Nous sommes le Pacifique » s’exclame l’éditorialiste d’El Espectador. On se demande pourquoi rien n’a été fait jusqu’à présent, lorsqu’on regarde quelles sont les revendications des habitants : « Avoir de l’eau courante 24 heures sur 24, et des emplois ». Le Pacifique a toujours été une région éloignée des centres de décision. Pourtant, « Nous avons cet héritage noir dans le sang de notre nation métis », poursuit-elle. Il faudra bien qu’on comprenne que, pour le bien du pays, nous sommes tous « Pacifique ».