De notre correspondante à Montréal, Pascale Guéricolas
La direction de Bombardier reporte finalement à 2020 l'augmentation de 50 % de plusieurs de ses hauts dirigeants. Le temps de voir si l'entreprise de transport redevient rentable.
L'an dernier, cette société en grande difficulté financière a annoncé le licenciement de 4 000 employés au Québec. Le gouvernement lui a octroyé plus d'un milliard de dollars d'aide, tout en coupant dans plusieurs services publics comme l'Education.
Lorsqu'elle a appris que la direction de Bombardier voulait malgré tout s'octroyer une augmentation salariale de plusieurs millions de dollars, cette enseignante a voulu montrer son désaccord.
« C'est des gens, moi je crois qu'ils vivent sur une autre planète. C'est mon profit, moi, et le reste je m'en fous », observe-t-elle pendant la manifestation devant le siège de la multinationale.
« C'est quoi nos garanties ? »
L'indignation face à l'augmentation des salaires des hauts dirigeants de Bombardier a été unanime au Québec.
Myriam Verreault, qui a lancé sur Facebook l'idée de la manifestation de Montréal, se demande comment les citoyens pourraient s'assurer que l'aide publique aux entreprises est utilisée à bon escient.
« Si on a à investir en tant que peuple dans une compagnie privée, se demande-t-elle, c'est quoi nos garanties ? Est-ce qu'il va avoir un retour, cet investissement ? Est-ce qu'ils vont se sauver avec l'argent ? »
Bombardier assure aujourd'hui que ses dirigeants devront atteindre des cibles précises de redressement pour améliorer leur salaire.