A la Une: le décret de Donald Trump sur le climat

 

Ce mardi, Donald Trump a signé un décret sur le climat. Le texte annule une bonne partie des réglementations contre le réchauffement climatique mises en place par son prédécesseur Barack Obama et mise, au contraire, sur une relance de la production d'énergies fossiles sur le sol américain.

« Le président Trump met en danger notre planète », s'exclame par exemple le New York Times. « Même si ce n’est pas dit explicitement, de facto Monsieur Trump renie l'accord de Paris. Car toutes les initiatives qu'il menace de démanteler sont justement celles qui permettent de tenir la promesse de Monsieur Obama de réduire les émissions américaines de gaz à effet de serre de plus d'un quart d'ici 2025 ».

The Hill avance un autre argument : « Le décret de Donald Trump compromet notre sécurité nationale ». Le site d’analyse politique cite l'ancien chef du Commandement des forces américaines du Pacifique. En 2013, l'amiral quatre étoiles Samuel Locklear avait qualifié le changement climatique de « plus grande menace sécuritaire de notre temps », rappelant que « des centaines de milliers, voire des millions de personnes touchées par les conséquences du réchauffement planétaire se déplaceront ». Cet amiral n'était pas le seul à avoir cette analyse de la situation, rappelle le site internet. « Mais le président Trump et son équipe ont décidé qu'ils en savaient plus. En ce sens il est plus qu'ironique que le président ait signé le décret 'dans l'intérêt de la sécurité géopolitique de notre Nation', comme il le prétend. Car ignorer délibérément le chaos que suscitera le changement climatique nous confrontera à plus d'insécurité que jamais ».

Un point de vue que ne partage pas le New York Post : « Non, les mesures de Donald Trump pour détricoter les restrictions draconiennes imposées par Barack Obama ne mettront pas notre planète en péril », soutient le tabloïd. « Parce que les politiques de Barack Obama ne l'auront pas sauvé, notre planète ». Le New York Post estime que l'accord de Paris ne réduira qu'une infime partie du réchauffement planétaire. « Alors que dans l'immédiat, les restrictions imposées à la production énergétique américaine sont destructrices d'emplois ».

Tensions au sein de l’OEA sur le Venezuela
 
Hier s'est tenue à Washington une réunion de l'Organisation des Etats américains sur la situation au Venezuela. Le secrétaire général, Luis Almagro et 14 pays membres de l'OEA appelaient le gouvernement vénézuélien à libérer les prisonniers politiques et à organiser des élections générales anticipées sous 30 jours, afin de sortir le pays de la grave crise politique et économique dans laquelle il est englué. Dans le cas contraire, l'OEA menaçait le Venezuela de suspension en mettant en avant « la rupture complète de l'ordre démocratique dans le pays ».

« La réunion extraordinaire a été marquée par un climat de tensions extrêmes », note le journal argentin La Nacion. « Mais au final la suspension du Venezuela de l’OEA n'a pas été soumise au vote. Un appel à une solution diplomatique à la crise était la seule chose sur laquelle les pays membres ont pu se mettre d'accord », explique La Nacion.

Le secrétaire général de l'OEA n'a pas réussi à obtenir les deux tiers des voix nécessaires pour approuver la suspension. «Qui peut encore sauver le Venezuela », s'interroge du coup El Espectador, « maintenant que l'OEA et même l'Union des Etats sud-américains ont échoué comme médiateurs ». Pour ce qui est des votes manquants, le quotidien colombien n'y voit rien d'étonnant. « Puisqu'il le Venezuela bénéficie du soutien des pays partenaires du programme Petrocaribe, cette alliance entre Caracas et 12 pays des Caraïbes qui permet à ces derniers d'acheter du pétrole vénézuélien à des conditions de payement préférentielles ».

Haïti soutient le gouvernement vénézuélien

L'un de ses pays est Haïti. Le gouvernement de Port-au-Prince était sous pression. Lundi, « le sénateur républicain de la Floride, Marco Rubio, avait fait savoir que les Etats-Unis pourraient ne plus soutenir économiquement des pays comme Haïti, s'ils échouent à défendre la démocratie quand il s'agira de voter de possibles sanctions contre le Venezuela à l'OEA », rappelle Le Nouvelliste.

Mais le gouvernement de Jovenel Moïse a fait un autre choix : « Haïti s'est montrée solidaire de la République bolivarienne », annonce Le National. Comme l’a souligné le représentant permanent d'Haïti au sein de l'OEA, Jean Victor Harvel Jean Baptiste, Haïti estime en effet que le secrétaire général, en appelant le Venezuela à l'organisation d'élections anticipées sous menace de suspendre Caracas de l'OEA, « s'immisce sans réserve dans les affaires internes d'un pays au détriment du principe du respect de la souveraineté des Etats ». Si rien n'est fait, a poursuivi le représentant haïtien, « Bientôt Haïti et d'autres pays de la région seront eux aussi victimes de cette même dérive de l'Organisation ».

Au Venezuela, le site internet de la chaîne de télévision VTV, proche du gouvernement, jubile : « Le Venezuela est invaincu. Les prétentions interventionnistes contre la patrie de Bolivar ont été déjouées lors de la réunion de l'OEA ».

De son côté, le journal d'opposition, El Nacional, se montre amer: quid du peuple vénézuélien ? « Il n’aura pas le temps de se rassembler pour réclamer un bombardement du Venezuela par l'OEA. Car les Vénézuéliens sont trop occupés à chercher tous les jours de quoi nourrir leurs familles ».

 

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