« Escaladez le mont Niitaka. » C’est par ce message codé que le vice-amiral Chuichi Nagumo reçoit l’ordre de lancer son armada à l’assaut de la base américaine de Pearl Harbor. Depuis une semaine déjà, six porte-avions transportant près de 400 appareils, deux cuirassés, trois croiseurs, neuf destroyers, trois sous-marins et huit navires pétroliers sont tapis dans le brouillard entre les îles Kouriles et Hawaï.
L’attaque a été fixée au 7 décembre à l’aube, pendant que l’ennemi se repose. Il est 7h30, un premier avion japonais survole la base américaine et donne le signal : « Pearl Harbor dort ». Vingt-trois minutes plus tard, une nuée de chasseurs, de bombardiers et d'avions torpilleurs fond sur les navires de l’US Navy au mouillage.
C’est le premier assaut d’une attaque surprise qui va faire près de 2 500 morts côté américain, dont la moitié dans l’explosion de l’USS Arizona. L’aéronavale japonaise déplore, de son côté, la perte de 29 appareils et d’une soixantaine de soldats. Cependant, déception pour les forces japonaises, les trois porte-avions américains du Pacifique, alors absents de Pearl Harbor, restent intacts.
La visite de Shinzo Abe à Pearl Harbor renforce l’alliance nippo-américaine
Cette apparente victoire pour le Japon va réveiller le patriotisme américain qui, depuis, a considérablement renforcé son influence et sa présence en Asie-Pacifique. En se rendant à Hawaï, Shinzo Abe n’a pas l’intention de présenter les excuses du Japon, mais simplement de « commémorer les victimes de la guerre ».
Ce geste historique vient toutefois renforcer l’alliance nippo-américaine. Il rappelle aussi que la stabilité en Asie a depuis reposé sur la croissance de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est et de la Chine, sur l’interdépendance des économies régionales et la puissance militaire américaine.
Il rappelle surtout que l’attaque sur Pearl Harbor a mis fin à un mouvement d'isolationnisme économique des Etats-Unis, aujourd’hui vanté par le président élu Donald Trump.