Nouvelle journée de mobilisation pour l'opposition vénézuélienne

Nouvelle manifestation prévue ce mercredi 26 octobre 2016 au Venezuela, à l'appel de l'opposition qui exige le départ du président Maduro. Depuis plusieurs mois, la coalition MUD, qui détient la majorité au Parlement, est engagée dans un processus de référendum révocatoire contre le successeur d'Hugo Chavez. Mais jeudi dernier, les autorités électorales du pays ont décidé de retarder le processus « jusqu'à nouvel ordre ».

De notre correspondant à Caracas,

Enjeu de cette nouvelle marche à l'appel de l'opposition : faire pression sur les autorités électorales pour réenclencher le processus du référendum révocatoire contre Nicolas Maduro, rendu quasi impossible par la décision prise la semaine dernière, un coup dur pour la coalition Table de l'unité démocratique (MUD).

La coalition d'opposition est engagée dans ce processus depuis avril dernier. La première étape a été validée début août. Mais la semaine dernière s'est produite une volte-face inouïe : le Conseil national électoral a suspendu le processus, se basant sur les décisions rendues par les tribunaux de première instance de plusieurs régions, attestant l'existence de fraudes dans les signatures obtenues lors de la première étape.

L'opposition s'organisait depuis des semaines pour la deuxième étape, à savoir la collecte de 20 % de signatures des inscrits sur les listes électorales. Une étape qui devait précisément se dérouler ce mercredi. Face à la décision du CNE, qui a sonné comme un coup de massue, l'opposition convoque le peuple vénézuélien dans tout le pays, « tout le temps qu'il faudra » pour « défendre la Constitution ».

Nouveau défi lancé à la population

Cette marche va-t-elle trouver un fort écho parmi les Vénézuéliens ? C'est la question que l'on peut se poser. Cette année, quasiment toutes les mobilisations convoquées par l'opposition se sont soldées par des échecs : quelques milliers de personnes à chaque fois, comme le 7 ou le 16 septembre derniers. C'est peu, et cela atteste que si l'opposition capitalise le mécontentement dans le pays, notamment depuis les législatives de décembre dernier, elle peine à mobiliser dans la rue.

Pour autant, il y a tout de même eu le rassemblement du 1er septembre où l'opposition a réussi une énorme démonstration de force. Ce jour-là, des centaines de milliers de personnes avaient littéralement inondé les trois principales rues de la capitale sous le slogan « la prise de Caracas ». La MUD avait même parlé « d'1 million de personnes ».

Ce mercredi 26 octobre, l'opposition appelle à « la prise du Venezuela », un slogan assez proche de celui du 1er septembre, à la différence que cette fois-ci, la mobilisation sera nationale. Une manifestation qui pourrait de nouveau mobiliser en masse : ce 26 octobre, c'était précisément le premier jour de la deuxième étape du processus référendaire et beaucoup de Vénézuéliens s'étaient préparés à aller signer.

Manifestation contre manifestation

Le camp présidentiel a d'ores et déjà contre-attaqué : une marche « pour la défense de la Constitution » était organisée mardi à Caracas. Les sympathisants sont de nouveau appelés à descendre dans les rues de la capitale ce mercredi, et à rester mobilisés toute la semaine dans le pays.

Concrètement, pour les chavistes, il n'y aura pas de référendum révocatoire cette année. Et il n'y en aura pas non plus l'année prochaine. De nombreux proches du président Maduro dénoncent en effet « la plus grande fraude électorale de l'histoire du Venezuela ».

Or, pour l'opposition, c'est un véritable contre-la-montre qui se joue : si le référendum se tient avant le 10 janvier 2017, et que le « oui » l’emporte, de nouvelles élections seront organisées. Passée cette date, même en cas de victoire de l'opposition, Nicolas Maduro désignera alors son vice-président pour lui succéder et le parti chaviste restera au pouvoir.

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