Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas
La mine de Gahcho Kué, là où l'on trouve de gros lapins en langue autochtone, se situe au bout du monde. Pour accéder à ce site à près de 300 kilomètres de Yellownife, la principale ville des Territoires du Nord-Ouest, il faut emprunter une route de glace accessible moins de deux mois par an, ou la voie des airs le reste du temps.
Une usine de traitement a donc été construite sur place pour trier chaque jour les tonnes de minerai, extrait par des engins surdimensionnés. Sans parler d'un immense camp d'hébergement pour les centaines de mineurs.
Les propriétaires, l'anglo-américaine De Beers, et l'entreprise canadienne Mountain Province Diamonds, estiment que cette mine figure parmi les dix plus grands sites au monde. Deux autres mines de diamants se trouvent non loin de Gahcho Kué, mais leur production pourrait se tarir dans quelques années.
Il a fallu plusieurs années pour convaincre les habitants autochtones de ce territoire d'accepter le projet qui nécessitait notamment l'assèchement d'un lac. Finalement, une entente a été conclue avec six groupes des Premières Nations pour le versement de redevances et un accès privilégié aux emplois de cette mine à ciel ouvert.