Pandémies: 13 milliards de dollars espérés à la Conférence de Montréal

Ce vendredi 16 septembre s’ouvre à Montréal une conférence visant à regarnir les caisses du fonds mondial qui lutte contre les pandémies, à savoir la tuberculose, le paludisme et le sida. A l’invitation du Canada, les présidents du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, le secrétaire général des Nations unies, les représentants de plusieurs pays donateurs ainsi que de fondations privées se rencontrent pour discuter.

De notre correspondante à Québec,

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a un objectif ambitieux pour les prochaines années : éradiquer d’ici 2030 ces pandémies, qui sont les maladies les plus meurtrières sur la planète.

La tuberculose, qui ne fait pourtant pas souvent la Une des journaux, tue plus de 1,6 million de personnes chaque année, en particulier dans des pays où le système de santé n’est pas accessible à tous, ou dans les régions du monde où certaines populations se retrouvent marginalisées. Pour fournir des médicaments aux Etats les plus pauvres, mener des campagnes de prévention, il faut donc de l’argent. Un des buts de la Conférence de Montréal est donc de faire tourner le chapeau pour remplir les caisses du Fonds.

L’objectif officiel est de recueillir 13 milliards de dollars pour les trois prochaines années, non seulement auprès des gouvernements, mais aussi de partenaires comme des fondations privées. Un objectif qui semble modeste aux yeux de certains, puisque selon l’organisation ONU Sida, il faudrait dépenser 6 milliards de dollars par an pour venir à bout de cette maladie.

Le Fonds mise sur la transparence

Plus de la moitié des traitements antiviraux pour le sida sont pris en charge par le Fonds mondial. Deux pays bénéficiaires sur trois se situent en Afrique, d’où l’importance du volet médicaments pour ce regroupement.

Le Fonds mise beaucoup aussi sur la transparence. Pour pouvoir bénéficier de son aide, le gouvernement d’un pays ne peut pas agir seul. Il doit s’associer avec les associations locales et des représentants des populations visées par la lutte contre la maladie priorisée. Par exemple, des prostitués ou des personnes utilisant des drogues injectables discutent avec le ministère de la Santé d’un pays X pour savoir comment mener une campagne de prévention contre le sida. Ainsi, certains Etats sont obligés de laisser leur idéologie au vestiaire pour avoir accès au programme financé. Une pratique qui incidemment lutte contre le détournement d’argent puisque beaucoup de partenaires différents se tiennent au courant du versement des subventions.

Les femmes et les jeunes filles ciblées en priorité

Le Canada a clairement laissé entendre qu’il est urgent de venir en aide aux femmes et aux jeunes filles qui subissent, dans une proportion démesurée, les torts causés notamment par le sida et le paludisme. Le pays augmentera d’ailleurs sa contribution de 20 % pour les trois prochaines années, ce qui ne compense pas entièrement le désengagement canadien en matière de développement international depuis plus d’une décennie.

Reste à savoir désormais comment les pays bénéficiaires seront choisis. Les besoins restent énormes : certains programmes de prévention en matière de sida, par exemple, ont disparu de certaines zones du monde à revenu moyen comme la Roumanie, provoquant un retour de la maladie.

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