Ces approbations, qui se présentent sous forme de licences spécifiques, concernent des commandes estimées à plusieurs milliards de dollars, passées en janvier (Airbus) et en juin (Boeing) par l'Etat iranien, dont quasiment tous les pans de l'économie sont à reconstruire.
Les deux entreprises avaient signé chacune à l'époque un protocole d'accord avec Téhéran et Iran Air en attendant la décision finale des autorités américaines.
Les actions de la firme Boeing étaient d'ailleurs en hausse hier, précise notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio. L'accord de principe liant Boeing à Iran Air porte sur 80 appareils. Quelque 29 autres avions seront en location-vente.
De son côté, Airbus avait demandé deux licences. L'une a été accordée hier, l'autre pourrait avoir le feu vert des autorités américaines « dans les semaines qui viennent », estiment les responsables du constructeur européen. Ces licences couvrent des moyen-courriers A320 et des long-courriers A330. Fin janvier, l'Iran et Airbus avaient signé un protocole d'accord portant sur la fourniture de 118 appareils, pour un montant de 10 à 11 milliards de dollars, mais ces ventes étaient soumises au feu vert des Etats-Unis car les avions sont équipés en partie de composants en provenance d'Outre-Atlantique.
Normalisation
Ces licences accordées aux constructeurs américain et européen sont en tout cas un nouveau pas dans le sens d'une normalisation des relations avec l'Iran. Mais tous les obstacles ne sont pas levés.
La presse américaine craint que les banques n'empêchent ou retardent la concrétisation du contrat de 25 milliards de dollars passé avec Boeing. Car il faut encore que l'Iran finance ces acquisitions, et en période électorale aux Etats-Unis, les établissements bancaires sont prudents.
Le président de la Chambre des représentants, le républicain Paul Ryan, s'est ému de la licence accordée à Boeing. On sait que le candidat Trump menace de revenir sur l'accord concernant le nucléaire iranien. Autant de raisons pour les banques de ne pas hâter le pas, en attendant le résultat de la présidentielle du 8 novembre.