Venezuela: la stratégie du gouvernement pour repousser le vote contre Maduro

Au Venezuela, le référendum révocatoire contre le président Nicolas Maduro n'aura pas lieu d'ici le 10 janvier mais seulement au cours du premier trimestre de 2017. Ainsi en a décidé le Conseil national électoral à Caracas. Pour l'opposition c'est un coup dur. Car, selon la Constitution, seul un succès au référendum révocatoire avant le 10 janvier aurait ouvert la voie à des élections anticipées. Toute consultation organisée après cette date n'entraînerait que le remplacement de Nicolas Maduro par son vice-président. Alors que le Conseil national électoral dit se tenir à la stricte application des textes constitutionnels, les adversaires du gouvernement l'accusent de poursuivre une stratégie d'obstruction pour empêcher la tenue du référendum.

Du 26 au 28 octobre, l'opposition doit réunir 4 millions de signatures, soit 20% de l'électorat vénézuélien, afin de lancer définitivement le référendum révocatoire contre Nicolas Maduro.

Le Conseil national électoral a d'annoncé les modalités pour cette avant-dernière étape. Paula Vasquez est chargée de recherches au CNRS : « Il y a tellement de contraintes institutionnelles et techniques. Par exemple, il faut mobiliser les 20% de l'électorat de chaque Etat et non pas de l'électorat national. C'est un nouveau dispositif, ce sont des contraintes techniques nouvelles ».

Autre annonce faite par les autorités électorales: près de 5 400 machines pour collecter les signatures seront installées à travers le Venezuela. L'opposition en avait demandé 19 500. Et enfin ces machines seront accessibles seulement sept heures par jour, de 8h à midi et de 13h à 16h.

L'unité de l'hétéroclite opposition tiendra-t-elle face au défi de réunir 4 millions de signatures dans de telles conditions ? « Le gouvernement sait très bien qu'il y a différentes postures. Certains diront qu'il faut garder toujours l'espoir d'une voie constitutionnelle. Et d'autres appellent à la désobéissance civile sans que l'on sache très bien ce que cela veut dire. Et là on a joué vraiment la démobilisation par la division », précise Paula Vasquez.

L'opposition a annoncé qu'elle dévoilera « un plan de lutte » dans les prochains jours.

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