Devant la lenteur de la justice espagnole, c’est donc vers celle d’Argentine que s’est tournée l'Association de récupération de la mémoire historique (ARMH).
La juge argentine Maria Servini, qui enquête sur les crimes commis durant la guerre civile espagnole, va ainsi tenter d'éclaircir les circonstances de l'assassinat en 1936 du poète Federico García Lorca dont les restes n'ont jamais été retrouvés.
C’est ce qu’a annoncé jeudi à Madrid, le président de l’ARMH. « Tous les gouvernements au pouvoir en Espagne depuis la mort de Franco ont été formés par des proches ou des membres de la famille d'ancien dirigeants de l'armée franquiste, ou des fonctionnaires de la dictature, regrette ainsi Emilio Silva au micro de RFI. On vit dans une culture de l'impunité, les crimes et violations des droits de l'homme durant la dictature n'ont jamais été jugés. »
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La juge entend demander « au gouvernement espagnol toute information en lien avec ce dossier qui puisse exister dans les archives ». Elle pourrait d’ailleurs se rendre prochainement en Espagne dans ce but, selon M. Silva.
Cette décision intervient 80 ans après la mort du poète. Federico Garcia Lorca, auteur du recueil de poèmes Romances Gitanes ou encore des pièces Yerma et Noces de sang, avait été fusillé près de Grenade en août 1936, aux premiers jours de la guerre civile et ses restes avaient été jetés dans une fosse commune. « Il faut savoir que Garcia Lorca n'est pas mort à la guerre, il n'y a jamais eu la guerre à Grenade. C'est un groupe de paramilitaires fascistes qui l'a tué, parce que ce groupe était chargé d'éliminer tous ceux qui dérangeaient la dictature », assure Emilio Silva.
En septembre débutera une troisième recherche de ses restes jamais retrouvés, selon l'annonce faite récemment par un archéologue dirigeant les travaux.