Colombie: les Vénézuéliens ont fait leur marché à Cúcuta

Depuis samedi, la frontière entre le Venezuela et la Colombie est à nouveau ouverte, après un an de fermeture. Une ouverture aux piétons en cinq endroits, notamment au niveau du pont Simon Bolivar de Tachira (au Venezuela) pour rejoindre la ville colombienne de Cúcuta. Les Vénézuéliens ont donc pu aller faire des courses, notamment des produits de première nécessité, indisponibles au Venezuela. Mais au-delà de l'enthousiasme suscité par cette réouverture, les commerçants de Cucuta réalisent que leurs clients vénézuéliens ont un pouvoir d'achat moindre en raison de la dévaluation de leur monnaie.

avec notre envoyée spéciale à Cúcuta, Marie-Eve Detœuf

Dans la ville colombienne de Cúcuta, les affaires ont marché bon train cette fin de semaine. Plus de 50 000 Vénézuéliens ont traversé le pont Simon Bolivar pour aller faire leurs courses en Colombie.et les « Cucuteños » se réjouissent comme Karina qui tient une maison de change au pied du poste frontière. Pour un billet de 50 000 pesos colombiens, soit environ 15 euros, elle remet à son client 125 000 bolivars, en billets de cent. Soit douze liasses de billets.

Le bolivar, la monnaie du Venezuela, est très dévalué mais Karina a retrouvé le sourire, après onze mois d’inactivité. « On nous a laissés à la dérive pratiquement ici. Ce quartier avait l’air d’un village fantôme. On pouvait jouer au foot dans les rues parce que personne ne passait ! » nous explique-t-elle.

Ce week-end, les Vénézuéliens ont débarqué les poches pleines pour acheter tout ce qui manque dans leur pays, de la farine, du papier toilette, des médicaments. A Cúcuta, l’espoir a repris. Il faut « que la frontière redevienne la frontière dynamique qu’elle était il y a un an, s'enthousiasme le maire de Cúcuta, Cesar Rojas. C’était un flux ininterrompu de gens, de clients. Nos magasins et nos supermarchés étaient pleins. Nous espérons aussi une baisse du chômage qui atteint 15,6% ».

En privé, les autorités et les commerçants se montrent un peu moins optimistes. Les poches des Vénézuéliens sont pleines mais de billets très dévalués.

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