Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
Des caddies pleins d'huile, de farine et de papier hygiénique. Ou encore des pharmacies prises d'assaut… Les commerçants de Cucuta se frottent les mains.
Et pour cause : l'arrivée en masse de consommateurs vénézuéliens est évidemment une aubaine pour cette ville dont l'économie végète depuis onze mois.
Cucuta a toujours vécu du trafic transfrontalier légal et moins légal. Conséquence : Nicolas Maduro a décidé de boucler la frontière pour lutter contre la contrebande. Le succès est relatif. La contrebande a en effet diminué, mais les supermarchés vénézuéliens restent vides.
La colère monte, la frontière s’ouvre
Face à cette pénurie, la colère monte. C'est probablement pour cela que Caracas a finalement opté pour lâcher du lest et ouvrir le passage, pour la troisième fois en dix jours.
La Colombie a toujours demandé la réouverture complète de la frontière. Mais elle voudrait préalablement en négocier les conditions. Bogota craint en effet un afflux de réfugiés, si la situation économique devait encore empirer au Venezuela.
Pour le moment, aucun mouvement migratoire n'a encore été constaté. Samedi soir, les Vénézuéliens sont rentrés chez eux, leurs paniers pleins.