Ils sont quatre alliés du président par intérim Michel Temer à se trouver dans le collimateur du ministère public :
• le président du Sénat Renan Calheiros ;
• le président de l’Assemblée nationale Eduardo Cunha, dont le mandat a été récemment suspendu par la Cour suprême ;
• le sénateur Romero Jucá, président du PMDB, le parti politique de l'actuel président par intérim Michel Temer, qui avait été nommé ministre de la Planification et a dû démissionner quinze jours plus tard, après la divulgation d'un enregistrement où il suggérait un «pacte» pour arrêter l'enquête sur le scandale Petrobras et obtenir le départ de Dilma Rousseff de la présidence ;
• et l’ancien président brésilien José Sarney (1985-1990), âgé de 86 ans, pour lequel le procureur général a demandé l’arrêt domiciliaire.
Les partis auxquels ils appartiennent se serrent les coudes et s'opposent à ces décisions du procureur général Rodrigo Janot. Car la mise à l'écart de ces quatre personnalités politiques par la justice pourrait nuire au processus de destitution de la présidente Dilma Rousseff qu'ils ont enclenché. Ces partis politiques misent sur le fait que la Cour suprême rejettera les demandes d'incarcération faute d’éléments prouvant les délits d'entrave à la justice.
Ce sera donc à la Cour suprême de trancher. Mais l’étau se resserre sur Michel Temer, mis en cause dans l'opération « Lava jato » (« Lavage express »), une affaire de financements de campagne par des fonds de la compagnie pétrolière Petrobras. Il risque aussi huit ans d'ineligibilité pour avoir enfreint la loi sur le financement des partis. Le président par intérim subit des pressions de sénateurs de son propre camp qui se disent indécis sur le vote concernant la destitution de Dilma Rousseff.
Selon un dernier sondage paru ce mercredi 8 juin, la cote de popularité de Michel Temer aurait dégringolé. Une majorité de Brésiliens souhaiteraient la tenue dès cette année de nouvelles élections législatives pour régler la crise politique.