avec notre correspondant à São Paulo,
Suite aux scandales successifs au Brésil, les réactions sur les réseaux sociaux sont presque unanimes. En ligne de mire : la corruption et tout ce qui pourrait ressembler à une entrave à la justice, à tout ce qui pourrait paraître une manière de protéger des alliés politiques épinglés dans le cadre de l’enquête contre la corruption à Petrobras, la compagnie publique pétrolière. La fameuse enquête Lava jato, « celle qui lave plus blanc » en quelque sorte.
L’un des principaux groupes qui réclament la destitution de Dilma Rousseff sur les réseaux sociaux, le Mouvement Brésil libre (MBL) a exigé -et s'en réjouit à présent- la démission des ministres impliqués dans des manœuvres suspectes. « Le Brésil ne peut tolérer des ministres qui s’opposent à Lava Jato et qui donnent un coup de main aux suspects », affirme le MBL.
Faire tomber Michel Temer ?
Beaucoup de réactions indignées : « Attention, si Temer ne balaie pas devant sa porte, nous allons redescendre dans la rue pour le faire tomber », prévient un internaute sur Facebook.
A gauche, le message est autre : « On vous l’avait bien dit ! Ce gouvernement est bien plus corrompu que l’ancien », soutiennent les partisans de Dilma Rousseff. Sur Twitter, Jaques Wagner, l’un des proches de la présidente déchue, explique : « Le ministre de la Transparence a été pris la main dans le sac en train de conspirer contre Lava Jato. Plus transparent, tu meurs ! »
Des débuts difficiles pour le gouvernement intérimaire
Le gouvernement Temer connaît des débuts difficiles. Il doit encore avoir un vote au Sénat pour savoir si Dilma Rousseff sera bel et bien destituée. En attendant, ce nouveau gouvernement cherche un peu ses marques. Il a annoncé un programme économique pour tenter de redresser les finances publiques. Mais la population accorde pour l’instant la priorité à la lutte contre la corruption. Michel Temer a promis de poursuivre l’enquête Lava Jato, mais dans son entourage, certains ont du mal à laisser la justice faire son travail.
C’est là-dessus que le gouvernement intérimaire doit convaincre. Pour l’instant, il a plutôt encaissé deux buts contre son camp, avec les démissions successives du ministre du Plan, Romero Jucá, et du ministre de la Transparence, Fabiano Silveira, en l’espace de huit jours.