Avec notre correspondant à Rio, François Cardona
Parmi les manifestants venus réclamer le départ de Michel Temer dimanche 22 mai dans le centre de Rio, beaucoup de jeunes, souvent affiliés aux partis de gauche, et aux syndicats étudiants et ouvriers avec l'appui du grand mouvement des Travailleurs sans terre (MST). Ils dénoncent depuis des semaines « un coup d'Etat institutionnel » contre Dilma Rousseff. Leur cible : Michel Temer. Ils critiquent les mesures économiques de privatisation des entreprises publiques, annoncées par son gouvernement. Ainsi que son mépris pour la culture. Mais surtout ils jugent le président par intérim illégitime. Très impopulaire, il a fait polémique en supprimant le ministère de la culture, avant de promettre de le rétablir, suite aux très nombreuses critiques. Une marche arrière pour tenter d'apaiser les esprits.
Parmi les manifestants, Vitor, 24 ans, étudiant en agriculture. «Nous occupons la rue pour dire : Temer, tu n'y arriveras pas ! La fonction que tu occupes, ce que tu penses faire, sans respecter les institutions de notre pays contre cela le peuple se battra. Nous n'avons pas peur !»
A São Paulo, capitale économique du pays, une grande manifestation avec plusieurs milliers de personnes a été organisée devant le domicile du président par intérim. Déjà très impopulaire, avant de remplacer Dilma Rousseff, Michel Temer doit maintenant faire face dans à la rue à la colère de la gauche brésilienne.