« Au coude à coude » titre El Commercio qui ne publie en Une que le gros plan des yeux des deux candidats, Pedro Pablo Kuczynski et Keiko Fujimori, fixant le lecteur. Un sens du suspense que ne semble pas partager le journal La Républica qui annonce : « Le Pérou choisit la démocratie » sous une photo montrant PPK sur un balcon, les bras levés en signe de victoire.
Pourtant la course entre les deux candidats à la présidence est tellement serrée que les votes par correspondance revêtent maintenant une importance cruciale. Leur dépouillement ne commence que ce lundi soir. Selon le chef du Conseil électoral péruvien, interrogé par Diario Correo, le résultat final sera connu au plus tard samedi.
Douze Etats mexicains élisent leurs gouverneurs
Au Mexique aussi on votait ce week-end. Dans douze des 32 Etats mexicains, la population était appelée à élire les gouverneurs. Le Parti révolutionnaire institutionnel, le PRI du président Enrique Peña Nieto, dirige actuellement neuf de ces douze Etats. Selon les premiers résultats parus dans la nuit, le PRI n'en conserve que cinq et perd selon toute probabilité Veracruz et Tamaulipas, deux Etats clés déchirés par la violence des cartels de la drogue. Mais alors que les résultats ne sont pas encore officiels, plusieurs candidats clament d'ores et déjà leur victoire. « Certains même avant la fermeture des bureaux de vote », constate El Universal.
« Au-delà de savoir qui seront les vainqueurs, ces élections des gouverneurs ont mis en lumière la défiance de la société mexicaine vis-à-vis de sa classe politique », estime de son côté La Verdad. « Ce processus électoral a été marqué par l'absence de propositions de la part des candidats. Ce qui était bien présent, par contre, ce sont les vidéos clandestines, les accusations de corruption, les liens inavoués avec le crime organisé, les fortunes inexplicables, les conflits d'intérêts et autres dénonciations qui, ailleurs, auraient entraîné l'élimination du candidat concerné. Pas chez nous ». Et l'éditorialiste de conclure: « pas étonnant donc que dans toutes les enquêtes les partis politiques arrivent en dernière position en terme de crédibilité et de respect. Ce que nous vivons, c'est une misère électorale ».
Les Haïtiens attendent le nouveau calendrier électoralµ
Le Conseil électoral provisoire doit officiellement annoncer ce lundi le nouveau calendrier électoral. Il y a eu des fuites ce week-end, venant de nul autre que du président par intérim. A l'occasion du sommet de l'Association des Etats de la Caraïbes à La Havane, Jocelerme Privert a répondu à la question de son homologue dominicain: « le premier tour de l'élection présidentielle aura lieu le 9 octobre. Ce que le CEP a confirmé quelques heures après à Port-au-Prince », écrit Le Nouvelliste.
Apparemment les Conseillers électoraux s'apprêtent donc à suivre les recommandations de la Commission d'évaluation et de vérification qui avait jugé qu'il fallait reprendre à zéro l'élection présidentielle de 2015.
Mais « s'il y a eu fraudes massives devant obliger à revoir en profondeur le processus électoral, comment peut-on progresser en laissant dans le jeu ceux qui ont planifié et exécuté ces fraudes ? », s'interroge Le National. « Si on se met à avancer en faisant de l'impunité la norme comme c'est de coutume chez nous, comment peut-on s'assurer que tout ne recommencera pas sous une autre forme ? »
Autre problème: dans quelques jours, le 14 juin 2016, le mandat du président intérimaire touche à sa fin. Alors que le Parlement multiplie les rencontres avec les différents secteurs de la vie nationale haïtienne, rapporte Haïti Press Network, le parti de l'ancien président Michel Martelly, PHTK « et ses alliés misent sur la mobilisation des rues », explique Le National. « Une série de manifestations est annoncée ». Et le quotidien de conclure: « Les acteurs sont en quête d'un compromis pour éviter le pire. Du moins pour retarder l'échéance. La crise reste entière ».