Pérou: Kuczynski vainqueur selon des résultats partiels, mais l'écart se resserre

Au Pérou, le dépouillement du second tour à la présidentielle se poursuit. L’ancien banquier de Wall Street Pedro Pablo Kuczynski devance très légèrement Keiko Fujimori, la fille de l’ex-président Alberto Fujimori (emprisonné pour crime contre l’humanité), ce lundi 6 juin, selon les premiers résultats officiels partiels.

Avec agences et notre correspondant à Lima,  Eric Samson

Le Tribunal électoral local a dépouillé un peu plus de 94,2% des suffrages. Résultats provisoires : Pedro Pablo Kuczynski alias PPK obtient 50,28% des suffrages contre 49,62% pour sa rivale Keiko Fujimori.

L'ancien économiste de la Banque mondiale, crédité de 50,28% des voix, a vu son avance sur sa rivale Keiko Fujimori se réduire de 0,62 à 0,56 point par rapport au précédent décompte de la commission, qui portait sur 91% des bulletins.

Score final encore incertain

Les bulletins des provinces les plus reculées du Pérou, a priori plus favorables à Keiko Fujimori, et ceux des Péruviens vivant à l'étranger (3,68% des inscrits) n'ont pas encore été comptabilisés, a déclaré le directeur de l'Office national des élections (ONPE), Mariano Cucho.

« Nous communiquerons un nouveau décompte demain [mardi 7 juin] », a-t-il indiqué en fin d'après-midi. Selon des responsables péruviens, le nom du nouveau chef de l'Etat pourrait ne pas être connu avant plusieurs jours. Certains bulletins – environ 1,5% du total, selon Cucho – font de plus l'objet de contestations et devront être révisés par la commission électorale, une procédure qui pourrait durer jusqu'à une semaine.

Les partisans de Kuczynski crient victoire

« Je crois que les gens ont compris ce que signifie qu’une personne du nom de Fujimori arrive au pouvoir. PPK n’est pas mon candidat, mais je suis ici car je trouve indigne qu’une personne comme Keiko Fujimori puisse devenir présidente du Pérou », explique Rodolfo, qui a voté pour M. Kuczynski.

Même constat pour Renato Vargas, un autre électeur : « Le Pérou n’acceptera plus une dictature comme à l’époque de Fujimori. Le Pérou est un pays libre et souverain qui mérite un président de la qualité de PPK qui a beaucoup promis et qui doit respecter ses promesses. »

Vers une revanche pour PPK

Si la victoire de PPK se confirme, ce serait une revanche pour cet homme de 77 ans qui s’était déjà présenté sans succès en 2011. A l’époque, il était arrivé troisième, derrière Keiko Fujimori. Il a été ministre de deux présidents.

Economiste, il est souvent considéré comme membre de la haute société, mais il rappelle que son père était un médecin ayant fui l’Allemagne nazie et qui s’est installé dans la ville amazonienne d’Iquitos pour soigner des lépreux.

Des scandales à répétition pour Fujimori

PPK devrait composer avec la majorité législative de Keiko Fujimori qui dispose de 73 des 130 députés du Congrès et pourrait facilement bloquer l’action du futur gouvernement.

Le résultat provisoire s’est dessiné tout récemment avec la mobilisation massive des anti-Fujimoristes. Une série de scandales a par ailleurs frappé la campagne de Keiko Fujimori : le secrétaire général de son parti politique Force Populaire a fait l’objet d’une enquête de l’Agence américaine anti-drogue pour blanchiment de narco-dollars.

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