A deux jours du second tour, l'écart se réduit entre Keiko Fujimori et Pedro Pablo Kuczynski. Les deux finalistes sont même quasiment à égalité dans les intentions de vote annonce la presse péruvienne aujourd'hui. Ce qui se joue dans trois jours au Pérou est bien plus qu'une élection présidentielle, estime l'éditorialiste de La Republica. « Suivant le résultat nous saurons surtout si la transition démocratique, lancée durant la dernière décennie, touche à sa fin ou non ». Si Keiko Fujimori, candidate du parti Force populaire et fille de l'ex-dictateur Alberto Fujimori, arrive toujours en tête des sondages, c'est « Parce que durant toutes ces années, les gouvernements démocratiques ont trahi leurs promesses et ont poursuivi la politique néolibérale qui fut l'une des épines dorsales du Fujimorisme ».
Même son de cloche dans les colonnes d'El Commercio qui reproche aux nombreux politiciens unis contre la candidature de Keiko Fujimori de ne parler que de l'héritage négatif du Fujimorisme et des risques d'un retour de ses pratiques, sans jamais admettre leurs propres erreurs.
Venezuela : la situation a dégénéré ce jeudi à Caracas
« Emeutes de la faim », titre le journal 2001. Des manifestations spontanées ont éclaté dans le centre-ville de la capitale. Les habitants étaient en colère après avoir attendu des heures une livraison de produits alimentaires. Mais le camion, rempli de riz et de sucre, a finalement été dérouté vers un CLAP, un Comité local de distribution et de production ; des structures créées par le gouvernement Maduro pour assurer le ravitaillement des familles en nourriture. Les adversaires du président reprochent à ce nouveau système de favoriser les fidèles du Chavisme alors que le reste de la population a faim. « On veut manger » a scandé la foule en colère qui s'est dirigée vers le palais présidentiel, rapporte El Nacional. Mais les membres de la Garde nationale bolivarienne leur ont barré la route.
Non seulement les manifestants ont été violemment frappés et traînés par terre. Mais des journalistes ont aussi été victimes de ces violences exercées par les forces de l'ordre ainsi que par des membres des collectivos, ces bandes armées proches du pouvoir. 17 journalistes se sont vu voler leur matériel, de nombreuses personnes ont été arrêtées, raconte El Universal.
A La Yaguara, à l'ouest de la capitale, les habitants du voisinage se sont rassemblés devant la brasserie Polar, réclamant, là aussi, de la nourriture. La situation y reste tendue, rapporte 2001.
Quant aux médecins des hôpitaux de Merida : ils sont en grève de la faim parce qu'ils n'arrivent plus à soigner leurs patients faute de médicaments et de matériels adéquats, écrit Tal Cual.
Colombie : deux morts lors de manifestants de paysans
En Colombie, les paysans manifestent depuis quatre jours. Une mobilisation qui a pris une tournure violente hier. Deux indigènes sont morts et plusieurs dizaines de personnes ont été blessées lors d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre dans le département du Cauca, dans le nord du pays, où de nombreux axes routiers sont bloqués par des barricades, rapporte El Pais. Les paysans réclament des mesures en faveur du secteur agricole, très affecté par le conflit armé, l'accès à la terre, des accords sur les mines ou encore la culture de la coca, ainsi qu'une plus grande implication de la population paysanne dans les accords de paix avec les FARC, explique El Colombiano. Le gouvernement appelle les indigènes au dialogue, souligne El Espectador. Mais les paysans ont averti qu'ils ne cesseront pas leur mobilisation avant un accord sur les conditions et le cadre de ce dialogue.
Haïti : en attendant du nouveau calendrier électoral
Les Haïtiens attendent la publication du nouveau calendrier électoral après celle du rapport de la Commission d'évaluation et de vérification électorale, rapport qui réclame la reprise à zéro de l'élection présidentielle. Cette commission « a fait un excellent travail », souligne Leslie Péan qui signe une longue tribune sur le site Alterpresse et se félicite: « Revoilà la conscience en voie de se trouver une place dans la politique haïtienne ».
Le National se montre bien plus pessimiste: « Nous fraudons, nous refusons une gestion saine de notre communauté parce que nous avons une conception dénaturée du mal et du bien », estime l'éditorialiste. « On n’a qu’à voir comment réagissent ceux qui avaient tout planifié pour que les élections du 25 octobre se fassent en un tour de clé. Non à toute vérification. Ce qui est bon pour moi est le bien. Tout ce qui est contre moi est le mal. De l’autre côté de la barricade on pourfend les fraudeurs pas pour une question de principe, mais parce que la fraude a été conçue contre moi. Ce qui est contre moi est mal ». Et Le National de conclure: « Quand le bien et le mal pour des êtres humains se réduisent à la matérialité de la satisfaction ou de la non-satisfaction immédiate des besoins, on a sombré dans le stade animal. Dans la bestialité tout simplement ».