Salud Hernandez-Mora, journaliste espagnole, portée disparue en Colombie

En Colombie, on est toujours sans nouvelles de Salud Hernandez-Mora, correspondante de presse espagnole, disparue dans l’est du pays, dans une zone où opère la guérilla guévariste de l’Armée de Libération Nationale. Deux autres journalistes locaux auraient disparus avec elle. Enlevés, ou pas, la guérilla n’a pas confirmé et cette affaire fait polémique sur internet.

Dès le premier jour de la disparition de la journaliste Salud Hernandez-Mora, les réseaux sociaux ont été divisés. Journalistes et associations pour la liberté de la presse s’interrogeaient sur la nécessité de dénoncer si tôt un enlèvement, alors que personne ne le confirmait. En témoignent les échanges de commentaires sur la page facebook de l’APIC , Association de presse Internationale de Colombie qui regroupe les correspondants érangers. Certains rappelaient que la correspondante colombo-espagnole, Salud Hernandez Mora, était peut-être en reportage, en train d’interviewer des dirigeants de la guérilla, dans cette région oubliée de l’Etat colombien dont elle dénonçait la situation dans ses tweets les plus récents.

Aucune revendication de la guerilla concernant Salud Hernandez-Mora

La guérilla de l’ELN n’a pas confirmé l’enlèvement. Dans un tweet, attribué à un membre de ce groupe armé, alias Miguel Attal, elle a déclaré qu’elle ne se prononcerait que lorsque sa direction aurait reçu le rapport hebdomadaire de ses troupes. Malgré la confusion qui règne, une campagne «Salud, libre et vivante tout de suite» a commencé à faire son apparition sur le net. Les associations locales ont rappelé au passage qu’elle n’était pas seule, que deux autres journalistes, partis couvrir l’enlèvement avaient disparus à leur tour.

Salud Hernandez-Mora, personnage polémique

Salud Hernandez est une figure du journalisme en Colombie. C’est une célébrité et un personnage polémique sur les réseaux sociaux. Espagnole, correspondante du journal El Mundo, naturalisée colombienne, elle fournit depuis plusieurs années un édito assez incendiaire au plus gros quotidien de Colombie, El Tiempo. Elle s’est gagnée des ennemis pour les raisons les plus inattendues. Il y a par exemple une page Facebook «No más Salud Hernandez», «nous ne voulons plus de Salud Hernandez», contre ses prises de position en faveur des corridas dans le pays.

La guérilla ELN, cible régulière de la journaliste

Mais la journaliste est surtout critique envers les guérillas, notamment la guérilla qui l’aurait interceptée dimanche 22 mai. Certains mouvements de gauche dénoncent sur Facebook ses supposés penchants pour la droite dure colombienne en publiant de vieilles photos où elle pose aux côtés de commandants paramilitaires. Selon eux, elle n’aurait pas volé sa détention. Proches et journalistes rétorquent que, quelle que soit son orientation politique, la presse en Colombie devrait être libre et l’éditorialiste relâchée, si elle est otage.

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