Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode
Après plusieurs manifestations réprimées par les forces de l'ordre ces deux dernières semaines, les associations de personnes souffrant de handicap ont à nouveau défilé dans le centre-ville de La Paz.
Sur les pancartes, les slogans dénoncent l'attitude inhumaine et autoritaire du président Evo Morales. « Il n'y a pas de prise de conscience, explique Alex Vasquez, dirigeant d'une fédération régionale de handicapés. Ils envoient les forces de répression pour faire face à des personnes handicapées qui se déplacent en fauteuil roulant ou avec des béquilles. Ils ont même annoncé que nous étions des délinquants. »
« Cette petite pension pourra peut-être nous aider avec les médicaments »
Dans le cortège, la principale revendication reste la création d'une pension mensuelle de 65 euros pour toute personne souffrant de handicap. « La pension que nous réclamons aujourd'hui, elle est pour moi d'importance vitale, affirme Carlos Rodriguez, atteint de poliomyélite. Car cette petite pension pourra peut-être nous aider avec les médicaments. Moi, je dois en prendre tous les jours, et je les paie tous de ma poche. »
Le gouvernement affirme qu'il est ouvert au dialogue, mais rejette toute négociation sur la pension mensuelle. Face à ce refus, les militants ont commencé à radicaliser leurs actions. A l'issue de la manifestation, un participant s'est ainsi suspendu avec son fauteuil roulant à une passerelle.