Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode
Chaises roulantes, béquilles et détermination intacte à leur arrivée à La Paz pour les membres de la « caravane des handicapés », le nom donné à ce mouvement de protestation.
Samuel Cabrera est paraplégique depuis 34 ans, et il vient de parcourir plus de 300 kilomètres en chaise roulante : « C'est un sacrifice très dur, il ne faut pas oublier non plus que nous sommes pour la plupart malades et que nous devons prendre des médicaments quotidiennement. Mais nous nous sommes sentis obligés de faire cette caravane, car nous nous sentons complètement oubliés et discriminés par notre gouvernement. »
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S'ils dénoncent également les discriminations dans le domaine de la santé, de l'éducation et du travail, ainsi que le manque général d'infrastructures adaptées, les participants ont un objectif prioritaire : obtenir une pension mensuelle de 65 euros pour toute personne souffrant de handicap.
Aujourd'hui, seule une pension annuelle de 130 euros est versée aux personnes souffrant de « handicap sévère et très sévère ». Oscar Rodriguez est handicapé moteur : « Et encore, nous considérons que 65 euros mensuels, c'est très peu. Moi, j'utilise six couches par jour. Et par mois, cela me coûte déjà plus de 300 euros. »
Après la terrible épreuve de la route, commence le bras de fer avec le gouvernement qui a assuré ne pas avoir les moyens de créer la pension réclamée. Les manifestants, eux, ont installé un campement en plein centre-ville.