Obama et Merkel mettent tout leur poids dans la balance pour défendre le TTIP

Le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel ont mis leur poids dans la balance pour défendre le Traité transatlantique en négociation entre les Etats-Unis et l'Union européenne, malgré l'opposition qu'il suscite des deux côtés de l'Atlantique. Barack Obama a plaidé pour un accord avant la fin 2016, même s'il ne s'attend pas à une ratification cette année. C'est ce qu'il a dit au premir jour de sa visite à Hanovre lors d'une conférence de presse commune avec Angela Merkel. 

Samedi, les opposants du projet manifestaient. Plusieurs dizaines de milliers de personnes demandaient dans les rues de Hanovre à la veille de l’arrivée de Barack Obama l’abandon du projet de traité de libre-échange transatlantique, rappelle notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut.

Dimanche, dans la même ville, les milieux d’affaires allemands réunis pour la grande foire industrielle de Hanovre inaugurée par Barack Obama et Angela Merkel ont souligné comme les deux responsables leur soutien résolu au projet. Ils sont mis en avant leurs avantages pour l’économie affirmant que les craintes des opposants sur des normes européennes qui seraient revues à la baisse n’étaient pas justifiées.

Mais le temps presse pour Angela Merkel et Barack Obama pour conclure un accord avant le départ du président américain. « Je crois que ce projet est absolument utile d’un point de vue européen pour soutenir notre croissance. Nous devons accélérer les négociations et je suis très heureuse que le président américain entend soutenir ce processus dans les mois à venir. Et nous devons aussi contribuer à leur réussite », a déclaré la chancelière.

Barack Obama a estimé que les négociations pourraient certes s’achever cette année donc avant la fin de son mandat, mais que les ratifications par les différents pays concernés auraient lieu seulement ensuite. « Je ne m'attends pas à ce que nous soyons en mesure de finir la ratification d'un accord d'ici à la fin de l'année, mais je prévois que nous ayons terminé les négociations (en vue) de l'accord (...) et alors les gens seront en mesure de voir pourquoi cela serait positif pour nos deux pays », a déclaré le président américain à la presse. 

« Angela (Merkel) et moi sommes d'accord pour dire que les Etats-Unis et l'Union européenne ont besoin de continuer de faire avancer les négociations [en vue] de l'accord commercial transatlantique », malgré les divergences entre Européens et Américains sur le sujet, a-t-il précisé. 

Mais même au sein du gouvernement allemand, certaines voix critiques se font entendre. L'accord « va échouer » sans concessions de Washington, a averti ce dimanche dans les médias le ministre allemand de l'Economie Sigmar Gabriel. Le numéro deux du gouvernement, un social-démocrate, refuse d'endosser en l'état le texte qu'il résume pour l'instant à la devise : « Achetez américain ».

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