avec notre envoyé spécial dans les villes de Pedernales et El Carmen, Eric Samson
Ils agitent des cartons avec des messages qui répètent à l’infini : « Nous avons besoin d’aide ». Certains sont réfugiés sous des arbres, d’autres se sont installés avec leur famille sous un abribus, une bien maigre protection contre la pluie qui a pris le relais d’une semaine de chaleur torride.
« Je m’appelle Rosa Alvarado et on a besoin d’aide, interpelle une femme. Il nous faut des moustiquaires parce qu’il y a beaucoup d’insectes ici. A Pedernales, la contamination est trop forte pour les enfants. Ils pourraient tomber malade et on n’a pas d’argent. Ici il n’y a pas de docteur, de médicaments, de nourriture, on n’a plus rien ».
Hector Gómez lui aussi a tout perdu. Il serait bien resté devant sa maison détruite mais les autorités ont bloqué le centre-ville avec des barrières métalliques pour que les bulldozers puissent commencer à retirer les décombres et les derniers cadavres. Hector a choisi de ne pas trop s’éloigner de la ville où sont enterrés 28 ans de souvenirs. « On a cherché le meilleur endroit pour camper. Ici il n’y a pas d’arbres, de cables ou de poteaux qui pourraient tomber. On est huit familles, On est resté ensemble car depuis 28 ans on est amis et voisins ».
Ils sont encore des milliers à passer la nuit dehors, dans la boue, avec un matelas s’ils ont de la chance, des cartons pour les autres, regardant passer les camions d’aide humanitaire dont trop peu s’arrêtent pour les aider.