Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Si la Cour suprême n’a pas voulu surseoir à l’exécution de Kenneth Fults, elle se penchera ce mois-ci sur le cas d’un autre Afro-Américain, Duane Buck, qui attend d’être exécuté au Texas pour avoir tué son ex-petite amie et l’homme qui se trouvait avec elle.
Ce qui est contesté, c’est la légitimité de sa condamnation à mort. Celle-ci n’est requise au Texas que si l’accusé présente un danger futur pour la société. Dans le cas de Buck, la décision du jury a reposé en partie sur le témoignage d’un psychologue qui a établi un lien entre la race d’un individu et ses risques de devenir dangereux, ces risques étant, selon lui, plus grands chez les noirs et les latinos.
Une telle affirmation, tonne la presse, est un cas flagrant de discrimination. La Cour suprême (qui, depuis la mort du juge Scalia, est également divisée entre conservateurs et progressistes) lorsqu’elle examinera le cas, respectera-t-elle ce qu’elle avait elle-même ordonné lorsqu’elle avait rétabli la peine capitale en 1976, à savoir, qu’elle ne peut être imposée d’une façon « arbitraire ou capricieuse » ? « 40 ans plus tard, écrit un éditorialiste du New York Times, la preuve est claire : la peine de mort est plus arbitraire que jamais. »