Aux Etats-Unis, ce racisme qui condamne à mort

Kenneth Fults, un Afro-Américain de 47 ans, a été exécuté mardi 12 avril au soir en Georgie pour avoir tué une jeune fille de 19 ans en janvier 1996. La présence dans le jury d’un raciste a sans doute contribué à cette sentence. La Cour suprême a toutefois refusé de surseoir à son exécution. Son cas, ainsi que celui d’un autre condamné à mort au Texas, relance la polémique sur l’inégalité des sentences imposée en fonction de la couleur de peau des accusés.

Avec notre correspondant à Washington,  Jean-Louis Pourtet

Si la Cour suprême n’a pas voulu surseoir à l’exécution de Kenneth Fults, elle se penchera ce mois-ci sur le cas d’un autre Afro-Américain, Duane Buck, qui attend d’être exécuté au Texas pour avoir tué son ex-petite amie et l’homme qui se trouvait avec elle.

Ce qui est contesté, c’est la légitimité de sa condamnation à mort. Celle-ci n’est requise au Texas que si l’accusé présente un danger futur pour la société. Dans le cas de Buck, la décision du jury a reposé en partie sur le témoignage d’un psychologue qui a établi un lien entre la race d’un individu et ses risques de devenir dangereux, ces risques étant, selon lui, plus grands chez les noirs et les latinos.

Une telle affirmation, tonne la presse, est un cas flagrant de discrimination. La Cour suprême (qui, depuis la mort du juge Scalia, est également divisée entre conservateurs et progressistes) lorsqu’elle examinera le cas, respectera-t-elle ce qu’elle avait elle-même ordonné lorsqu’elle avait rétabli la peine capitale en 1976, à savoir, qu’elle ne peut être imposée d’une façon « arbitraire ou capricieuse » ? « 40 ans plus tard, écrit un éditorialiste du New York Times, la preuve est claire : la peine de mort est plus arbitraire que jamais. »

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