En 1979, le jour de la fête des pères, Brandon Jones et son complice Van Solomon cambriolent la supérette d’une station-service. Surpris par le gérant, ils le tuent et sont immédiatement arrêtés. On ne saura jamais qui a tiré le coup fatal, chacun des deux hommes rejette la faute sur l’autre jusqu’à l’exécution de Van Solomon sur la chaise électrique en 1985.
Pendant ces 36 années derrière les barreaux, Brandon Jones aura beaucoup lu, il se sera aussi fait connaître par ses écrits sur la vie en prison, et sur les questions raciales - Van Solomon et lui étaient noirs, la victime était un blanc.
Jones avait demandé que sa peine de mort soit commuée en prison à vie, mais cette demande a été rejetée lundi. Brandon Astor Jones a donc été exécuté deux semaines avant son 73e anniversaire : un cas exemplaire de la « double peine » à laquelle sont soumis certains condamnés à mort aux Etats-Unis, qui passent des dizaines d'années à l'isolement, avec la mort comme seul horizon, avant d’être finalement exécutés.
L’an dernier, dans un avis remarqué, un juge de la Cour suprême avait estimé que « ces durées qui dépassent la raison sapent le fondement punitif de la peine de mort ». Aujourd'hui, 75 condamnés attendent toujours dans le couloir de la mort en Géorgie.