Avec notre correspondant aux Etats-Unis, Cyril Peter
« Le système de la peine de mort s'apparente à de la torture mentale. Il est donc contraire à la Constitution. » C'est la conclusion du juge Cormac Carney qui pointe du doigt les retards. Selon lui, la majorité des condamnés à mort attendent des années, voire des décennies avant que les autorités les exécutent ou pas.
C'est le cas d'Ernest Dewayne Jones, qui a demandé l'annulation de sa peine, ce qu'il a fini par obtenir mercredi. Il avait été condamné en 1995 pour avoir violé et tué la mère de sa petite amie.
Selon le juge, ces délais dans le couloir de la mort peuvent conduire les autorités à prendre des décisions « arbitraires ». Cet interminable processus « viole le huitième amendement » de la Constitution américaine, qui interdit « les châtiments cruels et inhabituels ».
La Coalition Nationale pour l'abolition de la peine mort a été surprise par cette décision car elle a été prononcée par un juge « conservateur nommé par George Bush, un président qui n'était pas opposé à la peine de mort ». Les militants abolitionnistes pensent que cette décision s'inscrit dans le cadre d'un « consensus croissant » contre la peine capitale aux États-Unis.
Depuis 2004, six États américains ont aboli la peine de mort. En Californie, l'État le plus peuplé du pays, plus de 700 personnes sont dans le couloir de la mort.