Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Après l’agonie de Clayton Lockett, un journal local avait porté plainte pour demander que soient rendues publiques les procédures d’exécution. Un rapport de 5000 pages, édifiant sur le manque de préparation et les conséquences de la pénurie de drogues létales jusque-là importées d’Europe, vient d’être publié.
L’infirmière et le médecin chargés d’administrer la dose mortelle étaient inexpérimentés. Ils n’avaient jamais posé d’intraveineuse fémorale, l’aiguille utilisée était inappropriée, l’artère n’a pas tenu, le liquide s’est répandu dans les tissus, l’agonie a duré trois quarts d’heure au lieu de dix minutes.
Une procédure catastrophique selon certains témoins, mais cela a eu jusque-là peu d’influence sur l’application de la peine de mort aux Etats-Unis.
L’assemblée de l’Utah vient en effet de voter une loi qui rétablit le peloton d’exécution. Puisque les produits habituels ne sont plus disponibles, les élus de cet Etat estiment que la mort par balle rendra les exécutions « plus humaines ».
Le dernier recours reste un veto du gouverneur, auquel les associations anti-peine de mort ont fait appel. Celui-ci n’a pas encore pris sa décision.