Etats-Unis: un rapport accablant sur les ratés de la peine de mort

La cour d’appel de l’Etat d’Oklahoma vient de rendre public le rapport sur l’exécution controversée d’un condamné à mort l’an dernier. Clayton Lockett avait survécu 43 minutes après l’injection de produits létaux. Une très lente agonie due à l’usage de produits de remplacements, depuis que les laboratoires européens ont cessé de livrer les drogues appropriées à l’administration pénitentiaire américaine. Une pénurie qui pousse certains Etats à envisager le rétablissement des pelotons d’exécutions.

Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio

Après l’agonie de Clayton Lockett, un journal local avait porté plainte pour demander que soient rendues publiques les procédures d’exécution. Un rapport de 5000 pages, édifiant sur le manque de préparation et les conséquences de la pénurie de drogues létales jusque-là importées d’Europe, vient d’être publié.

L’infirmière et le médecin chargés d’administrer la dose mortelle étaient inexpérimentés. Ils n’avaient jamais posé d’intraveineuse fémorale, l’aiguille utilisée était inappropriée, l’artère n’a pas tenu, le liquide s’est répandu dans les tissus, l’agonie a duré trois quarts d’heure au lieu de dix minutes.

Une procédure catastrophique selon certains témoins, mais cela a eu jusque-là peu d’influence sur l’application de la peine de mort aux Etats-Unis.

L’assemblée de l’Utah vient en effet de voter une loi qui rétablit le peloton d’exécution. Puisque les produits habituels ne sont plus disponibles, les élus de cet Etat estiment que la mort par balle rendra les exécutions « plus humaines ».

Le dernier recours reste un veto du gouverneur, auquel les associations anti-peine de mort ont fait appel. Celui-ci n’a pas encore pris sa décision.

Partager :