Les députés brésiliens tiennent le destin de Dilma Roussef entre leurs mains
Une commission parlementaire a approuvé lundi soir par 38 voix contre 27 un rapport non contraignant préconisant aux députés de voter la poursuite du processus de destitution devant le Sénat, au terme de onze heures de débats houleux. La balle est maintenant dans le camp de l'Assemblée plénière des députés qui se réunira à partir de vendredi dans un climat d'extrême tension pour statuer sur le sort de cette dirigeante impopulaire, accusée de maquillage des comptes publics par l'opposition.
Une partie de la presse s’interroge aujourd’hui sur la légalité de la procédure de destitution contre Dilma Rousseff : « Tout est légal, rien ne se trame en dehors de la Constitution et des lois », tranche O Globo tout en affirmant que le Brésil vit sa plus grande crise politique depuis le retour de la démocratie. Le journal de Rio estime qu’aussi bien la police que la justice ou encore la presse ont fait le travail qu’il fallait. A présent, poursuit O Globo, il faut que le Congrès décide très rapidement s’il approuve ou non la destitution. Car « la crise politique couplée à une crise économique paralyse le pays », selon le quotidien brésilien.
Le site d'information 24 Horas n'est pas de cet avis. Pour l’éditorialiste, ce serait un cauchemar si Dilma Rousseff sortait du gouvernement et laissait sa place au vice-président Michel Temer. Le chef du parti de centre droit PMDB, lui-même accusé de corruption, « est un traître qui s'est lancé dans une tentative de coup d'Etat », estime le site.
L'ancien président Lula joue un rôle-clé dans les tractations à Brasilia pour sauver le mandat de Dilma Rousseff. Il est lui aussi accusé de corruption. Et pourtant 40% des Brésiliens le qualifient toujours de meilleur président de toute l'histoire du pays, constate O Estadao, avant de conclure : « Aucun doute, la force du populisme est encore bien présente au Brésil ».
Venezuela : Le Tribunal suprême invalide la loi d’amnistie pour les prisonniers politiques
Le Tribunal suprême de justice, la plus haute instance judiciaire du Venezuela, a invalidé hier la loi sur l'amnistie pour les prisonniers politiques. Les juges ont estimé que le texte, voté par l'Assemblée nationale, était anti-constitutionnel, annonce El Universal. Le bras de fer entre l'opposition, majoritaire au Parlement depuis les dernières élections législatives, et le gouvernement chaviste se poursuit, voire s'aggrave. Avec cette décision judiciaire, estime Semana, la libération de 78 personnes actuellement détenues, dont l'un des leaders de l'opposition Leopoldo Lopez, s'éloigne. Désormais seule une grâce présidentielle peut les sortir de prison. Dans les circonstances actuelles, cela semble impossible.
Le Costa Rica ferme ses portes aux migrants cubains
« Aux migrants qui sont en route et ceux qui sont déjà au Panama je veux dire clairement: le Costa Rica ne peut pas et ne va pas vous accueillir » explique le ministre des Affaires étrangères, Manuel Gonzalez Sanz, au Miami Herald. Après la crise migratoire avec quelque 10 000 Cubains bloqués en Amérique centrale entre novembre et mars, le Panama a annoncé qu'il détenait actuellement 2 723 Cubains qui souhaitent passer par l'Amérique centrale pour arriver aux Etats-Unis.
Les autorités du Costa Rica accusent Washington d'être responsable de ce mouvement migratoire. « S'il y a toujours plus de Cubains qui partent pour les Etats-Unis c'est à cause du fameux Cuban Adjustment Act, une loi qui permet aux Cubains de ne pas être renvoyés chez eux et d'obtenir la nationalité américaine après un an aux Etats-Unis », explique le Miami Herald. Les pays centre-américains se sentent injustement mis à contribution pour ce qu'ils estiment être une affaire américano-cubaine. « Ce mouvement migratoire est encore aggravé par des migrants en provenance d'Afrique et d'Asie qui rejoignent le flux des Cubains sans papier pour atteindre les Etats-Unis ». Toujours selon le Miami Herald, le gouvernement costaricain a convoqué les autres pays de la région, y compris les Etats-Unis, à un sommet de crise pour ce mardi.
Etats-Unis : le point sur les primaires démocrates
A une semaine du vote dans l'Etat de New York, l'ambiance est tendue entre Hillary Clinton et Bernie Sanders. Les deux concurrents ne se font plus de cadeaux. « La campagne démocrate devient même franchement moche », constate Politico. Le sénateur du Vermont a remporté sept des huit derniers rendez-vous. Et alors qu’Hillary Clinton est largement favorite dans l'Etat de New York, elle se sent tout de même obligée d'attaquer son concurrent sur tous les fronts. Bernie Sanders n'est pas en reste. Surtout depuis que « les derniers sondages ont montré qu'il aurait de bien meilleures chances de battre ET Donald Trump ET Ted Cruz au moment de l'élection générale », explique Politico.
« Dans l'histoire de chaque pays il y a des moments où les repères traditionnels perdent leur crédibilité », estime le Huffington Post avant de conclure: « C'est à ces moments-là que le champ des occasions politiques s'élargit et que l'impossible semble possible ».