Au Brésil, la procédure de destitution devra aller à son terme, préconise le rapporteur de la commission parlementaire
Tous les journaux brésiliens titrent sur cet avis de la Commission parlementaire. Selon Carta capital, le rapporteur Jovair Arantes, un des alliés les plus proches du président de la chambre Eduardo Cuhna, considère donc que la présidente aurait bien commis un « crime de responsabilité » en maquillant les comptes publics en 2014 et en 2015. « Rien de tout cela ne serait arrivé sans l’opération anticorruption Lava Jato », rappelle l’éditorialiste deO Globo.
De son côté, Folha de Sao Paolo révèle que Andrade Gutierrez, le second entrepreneur de travaux publics dans les domaines pétroliers et gaziers du Brésil, a reconnu avoir fait des dons d’argent pour alimenter les campagnes de Dilma Rousseff et de ses alliés en 2010 et 2014, en utilisant notamment des systèmes de surfacturation de Petrobras. Ce serait selon Folha de Sao Paolo, la première fois qu’un entrepreneur décrit dans le détail le schéma des versements révélé par l’opération anticorruption Lava Jato.
Au Venezuela, le vendredi sera chômé, et ceci pendant 60 jours pour faire des économies d’électricité
C’est ce qu’a annoncé le président Nicolas Maduro hier soir dans un message télévisé hier, fait remarquer Tal Cual. Il s’agit d’un plan de 60 jours pour combattre le phénomène El Niño qui a provoqué une importante sécheresse et fait baisser les niveaux des barrages hydroélectriques, rapporte Ultimas Noticias. Plusieurs mesures ont été décidées, dont celle de décréter les vendredis à compter de demain « jour non travaillé ». Le président a appelé les citoyens à faire tourner des machines à laver en charge complète, il a appelé les femmes à éviter d’utiliser à outrance les séchoirs à cheveux…il a aussi évoqué le remplacement des ampoules électriques.
La crise énergétique s’ajoute à la crise économique et budgétaire. Selon Tal Cual au cours des trois derniers mois, la production de médicaments a encore chuté et les pénuries atteignent des sommets. Contrairement à ce qu’assure le président Nicolas Maduro, il n’y a pas de dollars pour les Vénézuéliens, les dollars sont pour Cuba ou la Guinée Bissau. Mais pas pour renforcer l’industrie pharmaceutique vénézuélienne, « C’est une trahison à la patrie » s’exclame le journal d’opposition.
En Argentine, l’affaire des « Panama papers » secoue le monde politique
La Nación qui fait partie du consortium des journalistes d’investigation publie ce jeudi une infographie expliquant comment fonctionnent les sociétés offshore, à partir d’exemples qui concernent des Argentins.
Un député a porté plainte contre le président récemment élu Mauricio Macri qui, selon les Panama Papers, aurait créé deux sociétés offshore, l’une en 1981, l’autre en 1998 indique La Nación.
Selon l’éditorialiste du journal mexicain Milenio, cette affaire arrive au plus mauvais moment pour Macri, qui a déclaré vouloir assainir l’économie, rendre les comptes plus transparents que sous l’ère des Kirschner. Il a mis en place des politiques d’ajustement, en dévaluant le peso de 40%, en augmentant les tarifs de l’eau potable et du gaz de près de 300%, et en multipliant par deux les prix des transports publics…selon l’éditorialiste, il y aurait 1,4 million de pauvres de plus depuis son arrivée à la présidence. « Il faudra voir jusqu’où la société argentine sera prête à endurer ces souffrances avant de hurler » conclut-il.
En Colombie, les tensions provoquées par des groupes criminels inquiètent
Maintenant que les guérillas des FARC et de l’ELN sont dans une phase de négociation de paix, on craint que ces groupes s’emparent des territoires où les guérillas opéraient et qu’ils mettent en péril la paix en construction, et la survie des membres des guérillas, s’inquiète Semana. Depuis plusieurs jours, le Clan Úsuga a exécuté des policiers et décrété une « grève armée » dans plusieurs municipalités, interdisant à la population de sortir sous peine de représailles.
Hier, le chef des négociateurs des FARC, Pablo Catatumbo a exhorté la table de négociation de La Havane à mettre en place des garanties pour la sécurité des guérilléros une fois qu’ils seront démobilisés, rapporte El Tiempo. « Nous ne pouvons pas continuer à repousser, lors des discussions à La Havane, l’accord sur les paramilitaires et les garanties en matière de sécurité. Il ne s’agit pas de tactique dilatoire comme l’a dit le ministre de la Défense, il s’agit de construire enfin un pays différent, un pays démocratique et juste. »
L’éditorialiste de Semana revient sur l’évolution de ces groupes d’autodéfense en Colombie, qui ont rapidement été cooptés par les cartels de la drogue. Après la démobilisation des paramilitaires en 2002-2003, les chefs intermédiaires en ont profité pour réorganiser des bandes criminelles appelées BACRIM (bandes criminelles), qui sont « Une grave menace pour les mouvements sociaux ». Plusieurs dizaines de leaders populaires ont été assassinés ces derniers mois, « C’est un véritable signal d’alarme », conclut Semana.