Après le premier tour de l’élection présidentielle, la presse péruvienne se réjouit avant tout du bon déroulement du scrutin.
« Il n'y a aucun doute : la grande gagnante d’hier fut la démocratie péruvienne », se réjouit Peru21. « Une quatrième élection démocratique consécutive est un fait inédit dans notre histoire contemporaine et déjà en soit une raison pour être confiant en notre avenir ». Même son de cloche dans les colonnes du journal El Commercio qui écrit : « Au-delà des idéologies et malgré toutes les faiblesses dont font encore preuve nos institutions, nous avons réussi la quatrième élection en 15 ans. Nous, les Péruviens, revendiquons la démocratie et c'est pour cela que nous acceptons le résultat des urnes, même si celui-ci ne reflète pas nos préférences individuelles ».
L'autre grande gagnante de la soirée d’hier est donc Keiko Fujimori. La fille de l'ancien dictateur Alberto Fujimori a remporté 40% des suffrages selon les résultats encore provisoires. Le septuagénaire Pedro Pable Kuczynski, ex-Premier ministre et ancien économiste de la Banque mondiale a obtenu 24% des voix.
« Sa victoire est un véritable adoubement », s'exclame l'éditorialiste de Peru21 : « Non seulement elle devance l'autre finaliste de presque 16 points, mais elle a aussi réussi à gagner 15% de voix de plus que lors de la dernière présidentielle en 2011. Grâce à Keiko, le Fujimorisme sera en position de force au Congrès avec 60 sièges, selon les dernières projections. Nier cette victoire écrasante serait tout simplement absurde », estime le quotidien.
Ce point de vue n'est pas partagé par La Républica : « Keiko doit impérativement prendre de la distance avec le passé si elle veut sérieusement convaincre les électeurs qu'elle est plus que la marionnette de son père Alberto », avance l'éditorialiste. « Car au second tour elle aura une grande partie de l'élite de Lima, le centre et la gauche contre elle ».
États unis : Boston Globe publie fausse Une pour mettre en garde contre Trump
Le Boston Globe fait couler beaucoup d'encre pour avoir publié ce dimanche une fausse Une qui cherche à projeter ce que serait l'actualité avec Donald Trump à la Maison-Blanche. « Les expulsions vont commencer », « Les émeutes continuent », « Des soldats américains refusent l'ordre d'exécuter des familles de membres de l'EI » : voilà cette Une choc du Boston Globe.
« Avec Trump désormais favori des républicains, le Boston Globe oblige les gens à prendre conscience de ce à quoi ressemblerait une présidence Trump. Et l’image n’est pas belle », estime le Washington Post.
Quant à Donald Trump, il a bien évidemment répondu au Boston Globe, qualifiant le journal de « stupide » et qui ne vaut pas, selon lui, le dollar pour lequel il est vendu en kiosque.
Canada : le cri d’alarme d’une communauté autochtone
« Le chef d'Attawapiskat, au nord de l'Ontario, a déclaré l'état d'urgence dans sa communauté samedi à cause d'un taux de suicide alarmant », annonce le Journal de Montréal. Selon le chef cri Bruce Shisheesh, depuis septembre dernier 101 personnes ont fait une tentative de suicide dans cette communauté qui compte environ 2000 membres. « 11 personnes ont tenté de s'enlever la vie dans la seule journée du 2 avril dernier ». Et le plus jeune à avoir fait une tentative de suicide « n'avait que 11 ans ».
« Plusieurs facteurs contribuent à cet état de désespoir », écrit encore le Journal de Montréal, comme « les conditions de vie déplorables, la surpopulation dans les maisons, l'intimidation à l'école et les conséquences transgénérationnelles des pensionnats indiens ». Le quotidien cite le chef cri de cette communauté autochtone: « La drogue, la dépendance comptent pour beaucoup dans cette tendance suicidaire », estime Bruce Shisheesh. « Les victimes d'agressions sexuelles et physiques tentent d'endormir leur souffrance en abusant de stupéfiants ».
En déclarant l'état d'urgence, cette communauté espère donc obtenir l'aide de l'État fédéral. Et il y a urgence, estime, dans les colonnes du journal Le Devoir, le député néodémocrate Charlie Angus qui représente les citoyens d'Attawapiskat. « Dans le dernier budget fédéral, il n'y a aucun fonds pour répondre aux criants besoins de services médicaux », dénonce-t-il. « Il y a une disparité entre le traitement qui est réservé aux jeunes Canadiens des grandes villes et celui réservé aux autochtones ».
« Sur Twitter, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a déclaré que la situation à Attawapiskat lui brisait le cœur », rapporte de son côté le quotidien La Presse. « Nous continuerons de chercher à améliorer les conditions de vie de tous les Autochtones », écrit le chef du gouvernement canadien. Deux conseillers en santé mentale ont été dépêchés sur place pour former une cellule de crise.