Avec notre correspondant à Lima, Eric Samson
L’élection de dimanche a été pour le Pérou l’occasion de battre un record démocratique. Pour la première fois dans l’histoire du pays, quatre présidents vont se succéder légalement, sans coup d’Etat.
Sans même parler de Valentin Paniagua qui avait assuré la transition présidentielle après la fuite d’Alberto Fujimori au Japon en 2001, Alejandro Toledo, Alan García et l’actuel chef de l’Etat Ollanta Humala se sont succédé sans contrecoup.
Alors que sa fille Keiko a promis de respecter l’ordre constitutionnel, Alberto Fujimori est le dernier à avoir organisé un coup d’Etat en avril 1992. A l'époque, le Congrès s’apprêtait à enquêter sur le détournement d’aide humanitaire par certains membres de la famille Fujimori.
Entre un père condamné à 25 ans de prison pour corruption et violation des droits de l’homme, des oncles et tantes en fuite pour avoir vendu des donations de vêtements à l’origine destinés aux plus pauvres, des doutes persistants quant à l’origine des fonds ayant financé ses études universitaires et un beau-père accusé de fraude fiscale, Keiko Fujimori a du travail devant elle pour convaincre de sa bonne foi dans la lutte anti corruption.