Honduras: la militante écologiste Berta Caceres assassinée

Au Honduras, le meurtre d’une militante écologiste dans la nuit de mercredi à jeudi 3 mars est en train de prendre une dimension internationale. Berta Caceres, âgée de 43 ans a été assassinée en rentrant chez elle par des inconnus, selon sa famille. Lauréate du prix Goldman, l’un des plus prestigieux dans le domaine de la défense de l’environnement, Berta Caceres se battait depuis des années pour la défense du fleuve Gualcarque et contre la construction d’un barrage hydroélectrique qui menaçait des centaines d’habitants de l’ethnie Lenca.

Au Honduras, l’un des pays les plus dangereux au monde avec l’un des taux d’homicide les plus importants, la militante écologiste Berta Caceres a été assassinée il y a deux jours, alors qu'elle rentrait chez elle.

Pour la famille de Berta Caceres, il n’y a pas l’ombre d’un doute : « Nous savons tous que c’est pour sa lutte écologiste » que la militante hondurienne a été tuée, n’a pas hésité à dire sa mère au lendemain du meurtre. Une version qui va à l’encontre de celle des autorités qui estiment qu’il s’agit d’un cambriolage qui a mal tourné et qui, malgré la médiatisation de l’affaire, prend fait et cause pour cette hypothèse.

Mais pour Wilfredo Mendez, avocat au centre hondurien de promotion et de défense des droits de l’homme, c’est bien l’Etat qui est responsable : « Nous, les organisations de défense des droits de l’homme, nous avons fait une déclaration commune dans lequel nous rendons responsable de cet assassinat l’Etat hondurien. Un Etat qui a criminalisé les revendications sociales et la défense du territoire. »

A l’heure actuelle, deux personnes ont été arrêtées. Mais aucune information supplémentaire n’a été fournie. Pour Wilfredo Mendez, ce crime pourrait être lié à la lutte que menait cette militante : « Cela peut tout à fait être lié à cette compagnie qui souhaite construire ce barrage, mais n’écartons pas non plus la possibilité que cet assassinat s’inscrive dans un processus d’élimination des défenseurs des droits de l’homme, de leader politique, de leader sociaux qui poussent pour un processus de réformes profondes dans le pays ».

Ce crime ne pourra rester impuni. 3000 étudiants sont notamment sortis dans les rues de la capitale Tegucigalpa pour réclamer justice. Et dans les pays voisins, tout comme aux Etats-Unis on attend une enquête impartiale qui permettra de savoir qui se cache véritablement derrière ce meurtre.

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