Honduras: la population vent debout contre le président

Le Honduras n'est pas seulement en proie à l'insécurité et à la violence, il souffre aussi de graves cas de corruption. Depuis plusieurs semaines, le président Juan Orlando Hernandez affronte une véritable vindicte populaire. Son parti est soupçonné d'avoir reçu des sommes colossales, détournées de la Sécurité sociale, pour financer sa campagne électorale en 2013.

Ils étaient encore des milliers à descendre dans les rues de Tegucigalpa vendredi 5 juin. Les Honduriens sont vent debout depuis les révélations sur le financement de la campagne qui a mené au pouvoir leur actuel président, Juan Orlando Hernandez.

L'opposition hondurienne l'accuse d'avoir reçu 90 millions de dollars détournés sur les fonds de la Sécurité sociale. Dans un pays où six habitants sur dix vivent en dessous du seuil de pauvreté, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, estime Juan Ferrera Lopez, ex-coordinateur du Conseil national contre la corruption. « La mobilisation massive de la population est à la hauteur du montant faramineux des fonds détournés. Car les gens ici pensent en même temps à tous ceux qui ont perdu leurs vies par manque d’assistance médicale ou de médicaments dans les services de santé publics, explique Juan Ferrera Lopez. La population est extrêmement indignée et manifeste contre les arrangements frauduleux au sein du pouvoir. Le refus est total, même s’il aurait dû se manifester plus tôt ».

Le président Hernandez a dû reconnaître le détournement de fonds au profit de son parti, mais dit ne pas avoir été au courant. Il refuse de céder à la rue qui demande sa démission.

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