Après le Guatemala, le Honduras manifeste contre la corruption

Plusieurs milliers de manifestants étaient à nouveau dans les rues de la capitale du Guatemala samedi, pour dénoncer la corruption dans le pays et demander la démission du président Otto Perez. Un mouvement de colère qui a gagné le Honduras voisin.

Au moins 5 000 personnes sont descendues samedi dans les rues de Tegucigalpa au Honduras pour manifester contre les scandales de corruption. Le chef de l’État, Juan Orlando Hernandez est accusé d’avoir financé sa campagne présidentielle de 2013 via des fonds de l’Institut de sécurité sociale du Honduras (IHSS).

Les manifestations pas prêtes de s’arrêter

Pour Salvador Nasralla, chef du parti anticorruption, la création d'un organe assurant la transparence des élites gouvernementales s'impose, à l'image de ce qui est en place au Guatemala.

« Ce qu’on a copié au Guatemala, c’est l’idée de créer une commission internationale contre l’impunité, créée à partir de 2007 au Guatemala. J’en ai fait la demande personnellement auprès du président de la République et du ministre de l’Intérieur, mais le président ne veut pas en entendre parler. C’est pourquoi nous pensons que les manifestations populaires contre la corruption ne sont pas près de s’arrêter ».

Les partis d’oppositions honduriens accusent le gouvernement conservateur du Parti national d’avoir détourné 90 millions de dollars (soit 82 millions d'euros) de la Sécurité sociale pour financer la campagne du chef de l’État. Ce dernier évoque de son côté un complot, et réunissait mi-mai près d’un millier de sympathisants au centre de la capitale hondurienne pour lutter contre ce qu’il qualifie de « conspiration » de l’opposition.

« Otto Pérez, le Guatemala ne veut pas de toi ! »

Du côté du Guatemala, la crise gouvernementale a éclaté en avril avec la révélation d'un réseau de corruption et de fraude aux taxes douanières, qui a entraîné la démission de la vice-présidente Roxana Baldetti le 8 mai. Mercredi, une enquête a été ouverte à son encontre pour corruption.

Le président de la Banque centrale et celui de la Sécurité sociale (IGSS) du Guatemala ont par ailleurs été arrêtés, soupçonnés de fraude dans l'attribution par l'IGSS d'un contrat de 14,5 millions de dollars.

Samedi, ils étaient encore des milliers de manifestants à défiler dans les rues de la capitale guatémaltèque pour réclamer la démission du président Otto Perez, éclaboussé par ces scandales.

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