Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John-Buffe
La pression populaire aura été déterminante. Face aux manifestations organisées dans la capitale depuis trois semaines, la vice-présidente n’a pas eu d’autre choix que de démissionner. Officiellement, si elle renonce à sa charge, c’est pour collaborer avec les autorités judiciaires dans le but de démontrer qu’elle ne faisait pas partie de ce réseau dirigé par son secrétaire particulier.
Mise au jour par la Commission des Nations unies contre l’impunité, cette structure a pu être démantelée grâce à des milliers d’écoutes téléphoniques, où serait mentionnée indirectement la vice-présidente. Parmi les membres de cette organisation criminelle se trouvaient de hauts fonctionnaires de l’administration fiscale et des douanes. Ils touchaient des pots-de-vin d’importateurs, dont ils réduisaient de 30 % le montant des impôts.
Cette démission, qui intervient quatre mois avant l’élection présidentielle, est un nouveau coup dur pour le Parti patriote au pouvoir. Après le retrait de son candidat de la course à la présidence, il perd avec Roxana Baldetti une dirigeante de poids. En plus, il sort très affaibli par ce scandale de corruption qui pourrait provoquer sa disparition de l’échiquier politique.