Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
Les Guatémaltèques en ont assez de la corruption. Plus encore depuis qu’ils ont appris que des hauts fonctionnaires étaient impliqués dans un vaste réseau de contrebande et d’évasion fiscale. C’est la Cicig, la Commission des Nations unies contre l’impunité, qui a désarticulé cette structure criminelle à la tête de laquelle se trouvait le secrétaire privé de la vice-présidente Roxana Baldetti.
Cette affaire embarrasse bien entendu le président Otto Pérez, qui envisageait de ne pas reconduire le mandat de cette organisation anti-mafia de l’ONU. Au dire de ses détracteurs, c’était pour éviter l’ouverture d’une éventuelle enquête contre lui et sa vice-présidente pour enrichissement illicite. Mais face aux révélations explosives de la Cicig, le président guatémaltèque s’est senti obligé de demander à l’ONU une prolongation de deux ans du mandat de cette commission internationale.
En plus, cette affaire intervient à un mauvais moment, car les élections présidentielles auront lieu en septembre prochain. Face à ce nouveau scandale de corruption, le candidat présidentiel du Parti Patriote au pouvoir a annoncé qu’il se retirait de la course à la présidence.