Les mots employés durant cette Assemblée générale extraordinaire étaient pour le moins sévères envers les Etats-Unis. La politique en matière de stupéfiants « ne répond pas aux intérêts et besoins de nos pays mais à ceux d'un autre pays », sous-entendu les Etats-Unis, a asséné Otto Perez, président du Guatemala.
La politique prohibitionniste américaine basée sur la répression a par exemple mis à mal la souveraineté de certains pays, estime Ricardo Patiño, le représentant équatorien à l’OEA.
L'initiative de l'Uruguay scrutée
Selon le représentant mexicain, cette fuite en avant a entraîné son pays dans une guerre contre les cartels qui a coûté la vie à au moins 80 000 personnes depuis 2006. C’est pourquoi l’Organisation des Etats d’Amérique a approuvé une résolution qui vise à trouver de nouvelles méthodes, de nouvelles stratégies pour endiguer les problèmes liés à la drogue. Cela va bien entendu de la guerre contre les cartels, aux politiques sociales et de prévention qui doivent être menées.
L’exemple de l’Uruguay, qui a décidé l’année dernière de légaliser la consommation du cannabis, tout en encadrant cette consommation, sera scruté par ses voisins et plus généralement par l’ensemble du continent. « Il est nécessaire d’innover, de trouver une posture toujours plus progressiste », a martelé le président guatémaltèque Otto Perez.
Pour le secrétaire général de l’OEA, le Chilien José Miguel Insulza, cette résolution est un texte qui doit permettre de faire avancer le futur débat aux Nations unies, qui devrait, selon ses dires, permettre une réforme de la convention sur les drogues. Un texte selon lui obsolète, puisque rédigé en 1961.