Avec notre correspondante à Montréal, Pascale Guéricolas
Pour cette annonce attendue de longue date, la ministre des Affaires indiennes avait à la main la plume du courage, comme tant d’autochtones quand ils prennent la parole en public. Une façon de montrer que le gouvernement a entendu les doléances des Premières Nations, si longtemps ignorées par les représentants du pouvoir.
Violence endémique
En trente ans, près de 1 200 femmes autochtones ont été assassinées ou ont disparu au Canada, parfois en toute impunité. C’est à cette violence endémique que vont s’attaquer les ministres des Affaires indiennes, de la Condition féminine et de la Justice, elle-même autochtone. Pendant deux mois, elles vont rencontrer les familles et les communautés touchées par ce drame pour mieux définir la façon d’analyser ce problème.
Tâche colossale
La Commission d’enquête prendra son envol véritablement au printemps 2015, selon notamment les questions qui auront été soulevées par les communautés. La notion de disparition diffère en effet pour certaines Premières Nations. Dans des villages, très isolés, les taux de suicides très élevés témoignent aussi d’une certaine forme de violence. La tâche s’annonce donc colossale pour cette commission qui devrait durer deux ans.