Trudeau annonce «le retour» du Canada sur la scène internationale

Moins de 24 heures après avoir son écrasante victoire aux élections canadiennes, Justin Trudeau, le Premier ministre désigné du Canada rencontrait la presse à Ottawa. Pendant une vingtaine de minutes, il a répondu aux questions des journalistes. Un style ouvert qui contraste avec celui de son prédécesseur Stephen Harper. Contraste aussi dans la changement de cap que Justin Trudeau a d'ores et déjà amorcé en termes de politique internationale. 

Détendu, souriant, Justin Trudeau avait l’air heureux de partager avec les journalistes du Parlement canadien les prochaines étapes qui l’attendent. Déjà, il s’est entretenu avec plusieurs dirigeants internationaux, dont le président américain Barack Obama.

Conformément à son engagement électoral, il lui a annoncé que son gouvernement ne participerait plus aux frappes aériennes contre l’organisation État islamique. Par contre, le Canada va encore contribuer à l’entraînement des troupes locales, rapporte notre correspondante à Montréal, Pascale Guéricolas.

Lors de son entretien avec le dirigeant américain, il aussi été question du pipeline Keystone qui transporterait du pétrole canadien vers les Etats-Unis. Conscient de l’imminence de la conférence de Paris sur les changements climatiques qui démarre le 30 novembre, Justin Trudeau a rappelé que pour lui, il faut aussi bien protéger l’environnement que l’économie.

Cette rencontre internationale sera d’ailleurs une de ses premières sorties publiques, quelques semaines après la formation du nouveau gouvernement, annoncé pour le 4 novembre.

« Canada is Back »

« Le Canada est de retour » a lancé le nouveau Premier ministre aux « amis (du Canada) à travers le monde » qui « se sont inquiétés du fait que le Canada avait perdu sa compassion et sa voix constructive dans le monde au cours des dix dernières années ».

Pour ce jeune Premier ministre de 43 ans « les Canadiens ont choisi le vrai changement » et il aura vite l'occasion de le mettre en pratique sur la scène internationale et notamment en raison des prochains grands rendez-vous internationaux G20, Apec, COP21 à Paris.

Selon Alain Gagnon, professeur titulaire au département de science politique à l'Université du Québec à Montréal (UQAM), cette politique d’ouverture sur le monde plaît aux Canadiens. « L’image de Canada comme Casque bleu a été une image très très appréciée par nombre de Canadiens. Or ce n’est pas l’image qui est projeté du Canada depuis 2001 », analyse le chercheur.

« Sous le régime des Conservateurs c’était une vision beaucoup plus belliciste, où le Canada était moins généreux avec les pays en difficulté économique », rappelle-t-il. Il estime que désormais « il semble y avoir un réalignement et une volonté de redonner au Canada son prestige d’antan ».

C’est d’ailleurs cette politique que menait l’ancien Premier ministre Pierre-Eliott Trudeau, père de Justin Trudeau. « La longue histoire du Parti libéral du Canada c’est une histoire où le Canada est présent pour aider les pays en difficulté, pour avoir une démarche de pacificateur. »

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