Un cessez le feu bilatéral, les FARC en rêvaient depuis longtemps mais le pouvoir n’en voulait pas, explique notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detœuf. Mais le pouvoir vient de changer d’avis. « Faisons un effort », a lancé le président Santos mercredi en proposant la mise en place d’un cessez le feu bilatéral et vérifiable internationalement à compter du 1er janvier 2016.
Pourquoi le gouvernement refusait-il le principe même d’un cessez le feu bilatéral ? Pour maintenir la pression militaire sur les FARC, les forcer à négocier et éviter que les guérilleros ne profitent d’une trêve pour se refaire une santé militaire.
Le revirement du président Juan Manuel Santos est donc un signe de confiance. Le gouvernement ne doute plus de la volonté de paix des FARC. Un accord va être signé. Sur le terrain, déjà, les hostilités ont diminué. Mais tous les problèmes ne sont pas résolus pour autant.
Comment mettre en place un cessez le feu quand l’autre guérilla du pays, l’ELN, est encore active. Lundi, les Elenos ont tués 12 militaires. Et quatre membres des FARC ont été tués dans une opération de l'armée dans le département de Caquetà, hier, a annoncé l'armée. La vérification internationale du cessez le feu avec les FARC s’annonce délicate.