Pour ceux doutent encore de la viabilité du processus de paix engagé en novembre 2012 entre les FARC et Bogota, ce dernier message envoyé par Timochenko devrait les rassurer. Sur son compte twitter, Timoléon Jiménez, alias Timochenko, de son vrai nom Rodrigo Londoño appelle donc ses hommes à se former politiquement pour être à même de se recycler une fois la paix signée. Une initiative saluée par le président colombien Juan Manuel Santos depuis New York où il participe à l'assemblée générale des Nations unies. C'est un geste bienvenu qui prouve que « nous avançons sur le bon chemin, aussi devons-nous négocier le plus vite possible un cessez-le-feu bilatéral » a déclaré Juan Manuel Santos.
Dans les années 80, les mouvements de guérilla avaient déjà envisagé un retour à la vie civile. Les guérilleros démobilisés ont alors rejoint le parti UP, Union patriotique, qui paiera un lourd tribut aux exactions des paramilitaires et groupes d'extrême-droite puisque plusieurs milliers de ses militants furent assassinés.
Rappelons que le président colombien Juan Manuel Santos et Timochenko se sont rencontrés la semaine passée à La Havane où se déroulent les négociations de paix. Les deux hommes ont déclaré que la paix serait signée au plus tard le 23 mars 2016. Par ailleurs, le chef des FARC, dans une interview donnée à la chaîne de télévision vénézuélienne Télésur, estime qu’un accord de paix global pourrait être signé avant cette échéance, si la volonté existe des deux côtés.
Dans cet entretien, à la question « demanderiez-vous pardon aux victimes du conflit ? », Timochenko est catégorique : il ne demandera pas le pardon, car selon lui « quand quelqu’un demande pardon, c’est qu’il regrette d’avoir fait quelque chose et moi je ne regrette pas ce que j’ai fait ».
La guerre civile en Colombie dure depuis plus de 50 ans, ce qui en fait le plus long conflit du continent. Elle a fait au moins 220 000 morts et six millions de déplacés.