Reportage de notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Avec sa pancarte « Le Venezuela exige le respect », Virli attend son président. Elle est venue manifester contre le paramilitarisme mais c'est surtout le système d'accaparement et de contrebande à la frontière qu'elle dénonce.
« Il y a un important pillage à la frontière de nourriture, d'essence, de monnaie, explique-t-elle. C'est une somme de problèmes et l'idée est de profiter de tous ces facteurs pour créer un chaos à la frontière entre le Venezuela et la Colombie. Nous sommes des pays frères, des pays de l'Amérique latine, Simon Bolivar est le libérateur que nous avons en commun, donc nous sommes là pour bien faire comprendre à nos frères Colombiens que notre bataille n'est pas contre eux. »
« Nous devons être traités en premier »
« Je suis contre le paramiltarisme mais pas contre la Colombie », un discours qu'a déjà répété plusieurs fois le président Maduro depuis le début de la crise. Pourtant, d'autres manifestants en appellent à une priorité pour les Vénézuéliens.
« Je suis Vénézuélienne, je travaille et je n'ai toujours pas de voiture ou de maisons dignes, déplore Daisy, une autre manifestante. La patrie vénézuélienne a donné de nombreux logements dignes à des Colombiens. Beaucoup de Colombiens vivent mieux que nous. Nous disons à notre papa Nicolas Maduro que notre mère, c'est le Venezuela, et que nous, les Vénézuéliens, sommes les enfants légitimes, et que nous devons être traités en premier. »
Le président Nicolas Maduro a appelé à une réunion avec son homologue colombien pour traiter cette question de la frontière, « où il veut, quand il veut et comme il veut ». Il a cependant annoncé que la fermeture de la frontière s'étendrait à de nouvelles municipalités de l'Etat frontalier dès ce samedi.