Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
« Je vous ai compris », a dit, en substance, le président Juan Manuel Santos, qui, ce mercredi, a fait le voyage à la frontière. Il s'adressait à ses compatriotes expulsés sans préavis du Venezuela.
Santos s'est gardé de propos trop véhéments envers Caracas. Depuis le début de la crise, il joue l'apaisement, et appelle au dialogue. L'ambassadeur colombien à Caracas n'a même pas été rappelé pour consultation.
La droite dénonce la « faiblesse » de Santos
Cette attitude conciliante du chef de l'Etat n'est pas du goût des Colombiens à la fibre nationaliste sensible. Et ils sont nombreux. La droite dure joue donc sur du velours. Son chef, l'ex-président Alvaro Uribe, compare Maduro à Hitler et accuse Santos de faiblesse.
A en croire Uribe, l’actuel président, qui a engagé desnégociations de paix avec la rébellion des FARC, livre le pays au « castro-communisme ». A gauche, le malaise est palpable. Comment défendre le gouvernement socialiste de Nicolas Maduro quand il expulse des Colombiens, et quand il fait le jeu d'Alvaro Uribe ?