Avec notre correspondante au Venezuela, Andreina Flores
Avec les larmes aux yeux, les valises à la main, ils font la queue dans la rue, pour essayer de passer de l'autre côté du pont international. Cette scène se répète tous les jours sans succès. Par ailleurs, la communauté colombienne au Venezuela a dénoncé des agressions de la part de l'armée vénézuélienne. Ils évoquent d'abord la violation de leur domicile, mais aussi les expulsions d'au moins 1 500 Colombiens sans papiers.
C'est le cas de Maria Soledad. Sa mère a été expulsée de sa maison et du territoire vénézuélien. « Ils ont dit à ma mère qu'ils allaient faire juste un recensement. Elle est colombienne. Ça faisait 35 ans qu'elle habitait ici, mais avant-hier, ils l'ont expulsée. Comme vous le savez, ils expulsent les Colombiens comme des délinquants », témoigne la jeune femme. « Ils sont rentrés aussi chez ma voisine. Ils ont forcé la porte des toilettes où elle était, ils ont frappé son mari et ils ont visé ses enfants avec un pistolet. Elle-même a été bousculée », assure-t-elle.
Du côté économique, les pertes liées à la fermeture de la frontière colombo-vénézuélienne sont estimées à 100 000 dollars par jour. Le président vénézuélien Nicolas Maduro a ordonné vendredi la fermeture jusqu'à une date « indéfinie » d'une partie de la frontière avec la Colombie. Cette décision a été motivée par une embuscade dans le nord-ouest du pays, dans laquelle trois militaires et un civil ont été blessés. Le Venezuela et la Colombie partagent une frontière de 2 219 km, où les autorités des deux pays dénoncent les activités de groupes de guérilleros, de paramilitaires, de trafiquants de drogue, d'essence.