La satisfaction des pouvoirs publics a fait long feu. Dimanche, le gouvernement saluait l’élection « la plus tranquille et la plus pacifique » de l’histoire récente du pays alors que la grande guérilla des FARC est sur le point de signer un accord de paix, après trois ans de difficiles négociations. Et l’ELN (qui compterait encore entre 2 et 3000 hommes en armes) est engagée dans des pourparlers préparatoires depuis janvier 2014, rapporte notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detœuf.
Mais lundi soir, le président Juan Manuel Santos appelait l’armée à « redoubler d’efforts contre l’ELN ». Dans la matinée, l’organisation armée avait attaqué à l’explosif l’escorte militaire d’une commission électorale qui s’était déplacée dans une réserve indienne du Boyaca. Un soldat avait également été tué la veille dans le département d’Antioquia. Il y a une semaine, c’est l’armée qui disait avoir tué 9 « Elenos » comme sont appelés les guérilleros du mouvement.
Cette recrudescence des affrontements intervient alors que des négociations de paix officielles sont sur le point de démarrer avec l’ELN. Comment interpréter l’embuscade de lundi? A-t-elle été décidée par le COCE, le commandant central de l’organisation armée, ou est-elle le fait d’un détachement rebelle de la guérilla, hostile aux négociations ?
Dans les deux cas, l’offensive rappelle que le dialogue avec l’ELN sera difficile.