Québec: des policiers soupçonnés d'agressions sexuelles suspendus

Au Canada, de nombreux organismes, élus ou citoyens réclament depuis longtemps une enquête publique pour faire la lumière sur le meurtre ou la disparition de 1 200 femmes autochtones depuis 30 ans. Cette violence envers les femmes amérindiennes ou inuit connaît un nouvel épisode dans le nord du Québec. Des policiers d'une petite ville auraient agressé sexuellement plusieurs Amérindiennes et abusé de leurs pouvoirs. Huit ont été pour l'instant suspendus de leurs fonctions, et l'enquête sur les faits dont ils sont accusés, est confiée aux services de police de Montréal à 1 000 kilomètres de là, une façon de garantir une certaine indépendance.

Avec notre correspondante à QuébecPascale Guéricolas

En mai dernier, des femmes amérindiennes confient à un organisme d’aide qu’elles auraient subi des agressions de la part de policiers en fonction à Val-d’Or, dans le nord du Québec. Une enquête est alors déclenchée par la Sûreté du Québec, autrement dit le même corps de police incriminé.

Sauf que dans un reportage diffusé mercredi soir par Radio-Canada, certaines victimes évoquent des agressions bien plus graves, qu’il s’agisse d’agressions sexuelles ou de femmes abandonnées la nuit dans la forêt. Interrogée à ce sujet, Lise Thériault, la ministre de la Sécurité publique confie être « aussi choquée que la population ».

Huit policiers soupçonnés

La ministre a vite repris ses esprits cependant pour justifier le fait que les policiers mis en cause aient pu rester en fonction lors de la première enquête : « Je n’ai pas de noms de femmes qui avaient déposé des plaintes. Je n’ai pas de faits. Je n’ai que des allégations. C’est ce qui a été porté à ma connaissance. Et à partir de ce moment-là, il y a eu des enquêtes et les enquêtes nous disent aujourd’hui qu’il y a huit policiers qui sont visés. On agit, c’est exactement ce qu’on fait », a-t-elle déclaré.

Les partis d’opposition accusent le gouvernement du Québec d’avoir tardé à agir. De leur côté, plusieurs représentants autochtones réclament une enquête publique car il pourrait exister d’autres cas d’abus, ailleurs au Québec, envers cette population fragile.

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