Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas
En mai dernier, des femmes amérindiennes confient à un organisme d’aide qu’elles auraient subi des agressions de la part de policiers en fonction à Val-d’Or, dans le nord du Québec. Une enquête est alors déclenchée par la Sûreté du Québec, autrement dit le même corps de police incriminé.
Sauf que dans un reportage diffusé mercredi soir par Radio-Canada, certaines victimes évoquent des agressions bien plus graves, qu’il s’agisse d’agressions sexuelles ou de femmes abandonnées la nuit dans la forêt. Interrogée à ce sujet, Lise Thériault, la ministre de la Sécurité publique confie être « aussi choquée que la population ».
Huit policiers soupçonnés
La ministre a vite repris ses esprits cependant pour justifier le fait que les policiers mis en cause aient pu rester en fonction lors de la première enquête : « Je n’ai pas de noms de femmes qui avaient déposé des plaintes. Je n’ai pas de faits. Je n’ai que des allégations. C’est ce qui a été porté à ma connaissance. Et à partir de ce moment-là, il y a eu des enquêtes et les enquêtes nous disent aujourd’hui qu’il y a huit policiers qui sont visés. On agit, c’est exactement ce qu’on fait », a-t-elle déclaré.
Les partis d’opposition accusent le gouvernement du Québec d’avoir tardé à agir. De leur côté, plusieurs représentants autochtones réclament une enquête publique car il pourrait exister d’autres cas d’abus, ailleurs au Québec, envers cette population fragile.