Au Guatemala, les électeurs étaient appelés hier à voter pour renouveler leurs élus et choisir un nouveau président. Et ceci, quelques jours seulement après la démission et la mise en détention provisoire de celui qui fût jusqu'à la semaine dernière leur chef d'État, Otto Perez.
« Hier, les Guatémaltèques ont voté sans enthousiasme, mais avec la ferme conviction que les choses peuvent changer », constate le journal El Periodico. « L'abstention fut importante », estime l'éditorialiste qui contredit ainsi les chiffres officiels faisant état de plus de 70 % de participation. « D'une part, de nombreux jeunes en âge de voter ne se sont même pas inscrits sur les listes électorales. D'autre part, le compte des votes blancs ou nuls est élevé ».
Mais ceux qui se sont exprimés ont porté leur choix sur un candidat atypique, le comédien et animateur Jimmy Morales. Alors que le Guatemala vivait ces dernières semaines au rythme des manifestations contre le désormais ex-chef d'État Perez, Jimmy Morales a percé dans les sondages. Pourtant le candidat n'a ni expérience politique ni programme.
Jimmy Morales réunit 25,75 % de votes au premier tour. Les électeurs qui se sont exprimés en sa faveur ont avant tout voté « contre les autres candidats, représentants selon l'opinion publique de cette classe politique vendue et clientéliste », estime encore El Periodico. D'après le journal, ce résultat du premier tour montre bien « à quel point la démocratie guatémaltèque est en danger si les changements qu'exige la population n'interviennent pas ».
« Il est vrai que c'est avant tout la corruption au sein de la classe politique qui a dominé la campagne électorale », souligne Prensa Libre. « Mais juste après, c'est le thème de l'insécurité qui constitue l'une des principales préoccupations des Guatémaltèques. Il faut se souvenir, rappelle le journal, qu'il y a quatre ans, c'est justement sur la question de l'insécurité que le gouvernement désormais déchu s'était engagé à apporter des solutions. L'échec a été total et le problème reste d'actualité pour la future équipe au pouvoir. La délinquance et les attaques de "maras" s'ajoutent à la corruption et contribuent à l'angoisse des citoyens », conclut Prensa Libre.
Crise de réfugiés en Europe : l’Amérique latine tend la main
La crise des migrants qui touche l'Europe fait toujours couler beaucoup d'encre sur le continent américain. Ces derniers jours, plusieurs pays latino-américains se sont proposés pour accueillir à leur tour des réfugiés syriens. Le dernier en date est le Chili. Dans les colonnes du quotidien La Tercera, le ministre chilien des Affaires étrangères dit la « profonde préoccupation de son gouvernement concernant la situation humanitaire à laquelle doivent faire face les réfugiés ». Selon Heraldo Muños, l'équipe de la présidente Michelle Bachelet travaille actuellement sur un projet visant à accueillir jusqu'à 100 familles syriennes. Le Brésil, l'Argentine, la Colombie et l'Uruguay ont déjà proposé leur aide en prenant en charge des réfugiés syriens.
Haïti : la gestion du post-séisme par les Clintons
Depuis la semaine dernière, on reparle beaucoup des Clinton en Haïti. Et pour cause, puisque le département d'État a publié la semaine dernière un nouveau volet des courriers électroniques qu'Hillary Clinton a envoyés et reçus sur un serveur privé, alors qu'elle était secrétaire d'État américaine. Et dans ces échanges, publiés dernièrement, on retrouve un mail écrit en février 2010 par Chelsea Clinton à ses deux parents au sujet d'Haïti après le tremblement de terre.
Le Nouvelliste consacre un long article à ce sujet. « Le 22 février, après une visite de quatre jours sur les lieux du séisme, Chelsea Clinton a rédigé un mémo de sept pages », dans lequel on peut lire : « L'incompétence est abrutissante. Les gens de l'ONU que je rencontrais étaient souvent déconnectés de la réalité... anachronique dans leur pensée, au mieux, et arrogants et incompétents, au pire », alors que dans les camps des déplacés, les survivants s'organisent, mais ne reçoivent pas le soutien des acteurs extérieurs qui pensent, à tort, tout connaître, raconte l'ancienne première fille. Face à ces révélations, Le Nouvelliste remarque de manière laconique : « un jour on saura peut-être aussi ce qui s'est passé avec les élections de 2010 et celles de 2015 ».