Avec notre correspondant dans la région, Patrick John Buffe
La pression sur le président Otto Pérez est toujours plus forte. Et ces nouvelles mobilisations, qui réunissaient tous les secteurs de la société, l’ont démontré. Les Guatémaltèques ont ainsi exprimé haut et fort leur ras-le-bol face à des autorités corrompues, à commencer par le chef de l’Etat dont ils exigent la démission immédiate.
La clameur s’est encore accrue depuis que le ministère public et la Commission des Nations unies contre l’impunité au Guatemala (Cicig) ont accusé le président d’avoir participé aux activités de La Ligne. Ce réseau permettait à de hauts fonctionnaires de toucher des pots-de-vin versés par des importateurs qui, eux, en échange, bénéficiaient d’une forte réduction des taxes douanières.
La crise politique s’approfondit au fur et à mesure des révélations et des nouvelles accusations portées par la justice : la vice-présidente Roxana Baldetti est en prison préventive ; une commission d’enquête du Congrès doit se prononcer sur la levée de l’immunité du chef de l’Etat ; et plusieurs ministres ont décidé de quitter le gouvernement. À dix jours des élections présidentielles, certains craignent que le pays ne devienne ingouvernable, si Otto Pérez ne démissionne pas.
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