La demande de mise en accusation du président Otto Pérez est recevable. Voilà le jugement pris à l'unanimité par les magistrats de la plus haute cour du Guatemala. Il revient maintenant au Parlement de décider de la levée de l'immunité du chef de l'Etat. Pour qu’Otto Pérez puisse être jugé, un minimum de 105 voix sur 158 députés est nécessaire.
Le parquet et les juges d'instruction confirment en tout cas posséder des preuves implacables contre le président, ainsi que contre son ancienne vice-présidente, Roxana Baldetti, accusée d’être « le numéro deux » du réseau de corruption. Ils disposeraient notamment d'écoutes téléphoniques, de documents internes et de copies de chèques qui seraient des paiements de pots-de-vin présumés.
Onde de choc
L'implication directe d'Otto Pérez dans ce scandale a provoqué une véritable onde de choc au Guatemala. Ces derniers jours, six ministres et plusieurs hauts responsables de son gouvernement ont démissionné, déçus de voir le président s'accrocher au pouvoir malgré les graves accusations qui pèsent contre lui.
Pendant ce temps, les manifestations se multiplient. Depuis ce mardi, des organisations paysannes et indigènes bloquent des routes à travers le Guatemala pour exiger le départ du chef de l'Etat. Plusieurs universités appellent également à une nouvelle marche dans la capitale ce jeudi.