La justice guatémaltèque a décidément bien du mal à faire son travail. Le procès de l’ancien dictateur a été reporté, puis annulé. Une première condamnation en 2013 à 80 ans de prison pour génocide et crimes de guerre, avait été en effet cassée dix jours plus tard par la Cour constitutionnelle, en raison d’un vice de forme. Et aujourd’hui, Rios Montt est déclaré médicalement incapable d’assister aux audiences devant un tribunal. Il n’aurait plus toutes ses facultés mentales.
Âgé de 89 ans, Rios Montt est donc de nouveau accusé des mêmes chefs d'accusation contre le peuple maya. Un dossier qui remonte à la période où Rios Montt avait pris le pouvoir à la suite d’un coup d’Etat. Le régime de Rios Montt (1982-1983) est considéré comme la période la plus sanglante de la guerre civile, qui opposait alors l’armée aux guérilléros communistes. Ces derniers s’étant réfugiés dans les régions indigènes, l’armée a perpétré des massacres à grande échelle contre les Mayas. De très nombreux villages ont été systématiquement rasés dans une politique de « terre brûlée », particulièrement active sous Rios Montt.
La guerre, qui s’est achevée en 1996, a fait 200 000 morts, selon un rapport de l’ONU daté de 1999. 90% des violations des droits de l’homme se sont déroulées entre 1978 et 1984.
Si le procès n’a pas lieu, la question de l’impunité va à nouveau se poser. Les proches des victimes vont continuer à se battre pour obtenir justice et ils se rendront devant le tribunal le 23 juillet quoiqu’il arrive. Ils veulent que les crimes commis par Rios Montt soient jugés. Selon ses défenseurs, l'ancien dictateur ignorait tout des agissements de l'armée.